Tandis que l’Arctique subissait une importante fonte de sa banquise, établissant même un record historique le 16 septembre, les glaces de l’Antarctique ne se sont jamais aussi bien portées. À la fin de son hiver, voici quelques jours, elles ont atteint une superficie de 19,44 millions de km². Du jamais vu !

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    L'Arctique a focalisé toutes les attentions cet été tant la fontefonte de sa banquise a été importante. Un record inégalé depuis la mise en place de son suivi par satellite en 1979 a été relevé. Le 16 septembre 2012, les glaces s'étendaient sur 3,61 millions de km², un chiffre anormalement bas. Auparavant, le plus fort recul estival avait été observé en 2007. La banquise mesurait alors 6,9 millions de km², soit 3,29 millions de km² en plus par rapport à cette année.

    L'US National Snow and Ice Data CenterData Center (NSIDC) vient de fournir de nouveaux chiffres en ce début du mois d'octobre. Ils concernent toujours l'Arctique, mais pas seulement... La situation contrastée de l'Antarctique a aussi été passée en revue. Ne l'oublions pas, le continent gelé vient de sortir de l'hiver !


    Étendue de la banquise arctique en septembre de 1979 à 2012. Elle a atteint sa taille minimale à la fin de l'été cette année. © NSIDC

    Bientôt une fonte totale des glaces de l’Arctique ?

    L'étendue moyenne de la banquise arctique en septembre, 3,61 millions de km², confirme le record. Une telle valeur n'avait jamais été observée jusqu'à présent. Une chose est certaine, les conditions météorologiques ne sont pas en cause. Selon les experts, les glaces pluriannuelles, celles persistant à la fin des étés d'une année à l'autre, tendraient à perdre du volumevolume depuis quelques décennies. À cela s'ajoutent des changements dans les propriétés physiquesphysiques de la banquise. Sa surface tend par exemple à s'obscurcir suite aux dépôts de matièresmatières en suspension comme la suie. L'énergieénergie solaire est alors moins réfléchie (son albédo diminue), ce qui fait fondre les glaces plus rapidement. 

    D'autres changements sont moins visibles. La banquise s'amincit progressivement au cours du temps, tout comme les glaces formées durant l'automne et l'hiver, ce qui facilite leur fonte. Des données récentes sur l'âge des glaces, un indicateur de leur épaisseur, montreraient ainsi que les plus jeunes (maximum 1 à 2 ans) et donc les plus fines composeraient maintenant la majorité de la surface gelée de l'Arctique. Certains modèles ont prédit la disparition totale des glaces en été dans cette région d'ici 2100. À la lueur des derniers résultats, cela pourrait arriver plus vite que prévu.


    Étendue de la couverture glaciaire en Antarctique en septembre de 1979 à 2012. Elle a atteint sa taille maximale à la fin de l'hiver cette année. © NSIDC

    L’Antarctique ne s’est jamais autant étendu

    Le mois de septembre marquait la fin de l'été en Arctique et la fin de l'hiver en Antarctique. Or, les étendues de glace grandissent durant cette saisonsaison. Le continent gelé viendrait de battre un nouveau record historique jusque-là détenu par l'année 2006 : sa couverture glaciaire n'a été jamais aussi vaste !

    Le 26 septembre 2012, les glaces de l’Antarctique s'étendaient sur une superficie de 19,44 millions de km². La moyenne à l'échelle du mois s'élevait quant à elle à 19,39 millions de km², du jamais vu. Pourtant, une fois de plus, les températures observées durant l'hiver ont été proches des moyennes. L'importance des vents circumpolairescircumpolaires qui ont soufflé sur le continent (parfois jusqu'à 250 km/h) en direction de la mer pourrait, dans le cas présent, expliquer ce record.