Par une analyse interculturelle, des chercheurs américains ont soulevé trois points saillants de la relation humain-chien. Parmi eux, le genre de la personne nouant cette relation aurait une importance plus grande qu'attendu.


au sommaire


    Il y a quelque 30.000 ans, l'humain a débuté la domestication du chien. Nouant une relation qui a, depuis, été influencée par de multiples facteurs. Une équipe de scientifiques américains s'est penchée sur l'importance de ces paramètres, par le prisme de 144 sociétés humaines traditionnelles, décrites par pas moins de 844 ethnographes. Une diversité appréciable pour la fiabilité des conclusions.

    « Nous avons constaté que les relations entre les chienschiens et les femmes auraient eu un plus grand impact sur le lien chien-humain que les relations avec les hommes », rapporte Jaime Chambers, anthropologue et coautrice de l'étude. Leurs trouvailles sont cataloguées de trois façons : l'utilité des chiens pour l'humain, l'utilité des humains pour les chiens, et la personnalité des chiens. L'implication des femmes augmenterait notamment l'utilité des humains pour les chiens, et la personnalité de ces derniers.

    « Si les chiens avaient une relation spéciale avec les femmes, les humains étaient plus susceptibles de considérer les chiens comme une personne, donc de les inclure dans la vie de famille, de les traiter comme des sujets d'affection et, en général, de les considérer davantage », détaille la chercheuse. Selon elle, notre société moderne est une sorte de déviation dans la chronologie de l'histoire humaine. « Les relations humain-chien n'ont pas ressemblé à ce qu'elles sont dans les sociétés occidentales industrialisées pendant la majeure partie de l'histoire de l'humanité », appuie-t-elle.

    En France, la Société centrale canine a enregistré 377 races de chien. © Rawpixel.com, Adobe Stock
    En France, la Société centrale canine a enregistré 377 races de chien. © Rawpixel.com, Adobe Stock

    Le genre, et ?

    Cette analyse interculturelle a souligné que la température et la chasse auraient également influé la relation humain-chien. « Par rapport aux humains, les chiens ne sont vraiment pas écoénergétiques », affirme Robert Quinlan, l'un des auteurs. Cette formulation amusante signifie que la température corporelle des chiens est bien plus élevée que celle des humains. En conséquence, un rien d'exercice lors d'une journée chaude « peut les faire surchauffer ».

    Quant à la chasse, il semblerait qu'elle renforce le lien humain-chien. Un apport qui diminue lorsque la production alimentaire - élevages et cultures - augmente. Cette baisse ne serait pas compensée par les chiens de berger, puisque ceux-ci œuvrent souvent seuls. Mais cela ne change pas le constat de Jaime Chambers : « Les chiens sont partout où les humains sont. Ils se sont accrochés à nous et nous ont suivis dans le monde. C'est une relation très réussie. »