Combien coûte la protection et la restauration des espèces menacées ? Trop cher, selon une nouvelle étude australienne. Sauver les espèces menacées d'Australie entraînerait une chute de 25 % du PIB du pays !


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    La biodiversité disparaît à une vitessevitesse alarmante partout dans le monde. L’Australie, malgré ses immensités sauvages, ne fait pas exception. Sur les 195 pays du monde, seulement 17 font partie des « pays mégadivers », des zones remplies d'animaux et de plantes, avec un grand nombre d'espèces uniques. L'Australie fait justement partie de ces 17 pays.

    Des chercheurs du Queensland ont voulu évaluer le coût réel de la protection et de la restauration des espèces menacées australiennes. Leur étude, publiée dans Nature ecology & evolution, dresse un tableau plutôt sombre : si les Australiens voulaient réellement restaurer l'ensemble des espèces qui ont souffert de la colonisation humaine, cela coûterait 583 milliards de dollars par an, pendant au moins 30 ans. Cette somme colossale représente 25 % du PIB du pays, autrement dit, c'est totalement inenvisageable ! Pour les scientifiques, cette somme montre clairement le coût réel des dommages créés, non pas par une catastrophe naturelle, mais par les humains. À plus petite échelle, les espaces les plus dégradés nécessiteraient jusqu'à 12 600 dollars par hectare. 

    Les plantes invasives, fléau de la biodiversité

    L'agricultureagriculture, l'urbanisation, l'arrivée des certains animaux domestiques, et les incendies, ont ravagé la biodiversité australienne. L'Est et le Sud-Ouest de l'Australie sont les régions les plus touchées. Protéger les espèces menacées coûte cher, mais restaurer leurs habitats coûte encore plus cher.

    Planter des arbresarbres et retirer les plantes invasives est bien plus cher que ce que l'on croit, mais il ne faut pas oublier le problème des prédateurs qui ne devraient pas être présents dans cette nature australienne comme les chats domestiques et les renards. Les lapins et daimsdaims sont également présents de manière disproportionnée, précisent les chercheurs. De même, le problème des incendies qui ravagent la nature est largement lié aux humains, de manière intentionnelle ou non. Adapter les villes à la biodiversité, avec davantage d'espaces verts et de plantes natives, a également un coût important. Mais parmi toutes ces actions, celle dont le coût est le plus énorme, précisent les scientifiques, est la suppression des plantes invasives à travers ce pays immense : cela représente 81 % du coût !

    « Une restauration complète des espèces menacées en Australie est financièrement, techniquement et socialement infaisable. Les décideurs doivent arriver à trouver un équilibre entre la restauration de la nature et les autres priorités », concluent les auteurs de l'étude.