À l’occasion de la Journée mondiale de la biodiversité ce 22 mai, nous vous proposons de découvrir une initiative originale et percutante pour sensibiliser à l’érosion de la diversité du vivant sur notre planète. Il s’agit des Biodiversity stripes, des bandes colorées qui représentent l’évolution de la biodiversité dans différentes régions du monde depuis 50 ans.


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    Elles schématisent l'évolution du réchauffement climatique et sont compréhensibles par tous : les Warming Stripes du professeur Ed Hawkins ont fait le tour du monde depuis 2018 et elles s'affichent désormais partout. En plus d'être utilisées par tous les scientifiques, journalistes et politiques qui souhaitent parler de changement climatiquechangement climatique, on les retrouve aussi dans les défilés de mode et sur les scènes de groupes de rock !

    Ces petites bandes colorées sont porteuses d'un grand message, le climat se réchauffe d'année en année (du bleu au rouge sur les bandes) mais la dégradation de notre Planète ne se résume pas qu'au climat. La biodiversité subit également les conséquences de l'activité humaine et de son expansion sur l'ensemble du globe. Selon un rapport de Living Planet, 69 % des mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiensamphibiens ont disparu depuis 1970.

    Du vert au gris pour symboliser la disparition de la vie

    Pour pallier « l'oubli » de la biodiversité dans les représentations sur la préservation de la Planète, le professeur anglais de psychologie Miles Richardson a décidé de créer les Biodiversity Stripes. Les bandes de couleurcouleur s'étalent de 1970 à 2016, en partant du vert jusqu'au gris. La perte de couleurs, et donc de biodiversité, s'accentue nettement à partir de l'an 2000, chaque bande correspondant à une année.

    Les bandes colorées du déclin de la biodiversité à partir de 1970. © Miles Richardson, Living Planet Index
    Les bandes colorées du déclin de la biodiversité à partir de 1970. © Miles Richardson, Living Planet Index

    Afin d'être encore plus précis, Miles Richardson a même créé des bandes colorées spécifiques pour la disparition des poissons. Selon l'organisation WWF, si l'espèceespèce humaine continue de surexploiter les océans au même rythme, les poissons pourraient totalement avoir disparu du globe d'ici 2050.

    Les bandes colorées du déclin des poissons à partir de 1970. © Miles Richardson, Living Planet Index
    Les bandes colorées du déclin des poissons à partir de 1970. © Miles Richardson, Living Planet Index

    De même, il a également décliné ses bandes pour le déclin des oiseaux : plus d'une espèce d'oiseauoiseau sur 7 (soit 13,6 %) est menacée d'extinction ou a déjà disparu, soit 1 360 espèces sur les 9 990 espèces connues, selon Conservation Nature.

    Les bandes colorées du déclin des oiseaux à partir de 1970. © Miles Richardson, Living Planet Index
    Les bandes colorées du déclin des oiseaux à partir de 1970. © Miles Richardson, Living Planet Index

    Et finalement, avec l'accord de son homologue à l'origine des Warming Stripes, le professeur a combiné les bandes sur le climat avec celles sur la biodiversité, pour donner une vue d'ensemble. Intitulé « When our world turns hot and grey, so do we » (quand notre monde devient chaud et gris, nous aussi). Comme l'a annoncé publiquement le président Emmanuel Macron le 7 novembre lors de la COP27 en Égypte : « Nous ne devons pas oublier que cette bataille pour le climat est de manière indissociable une bataille pour la biodiversité. Ces deux combats sont jumeaux. La nature est notre meilleur allié pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. Climat et biodiversité sont les deux faces d'une même médaille. »

    Les bandes colorées du climat (en haut) et de la biodiversité (en bas) à partir de 1970. © Miles Richardson, Living Planet Index
    Les bandes colorées du climat (en haut) et de la biodiversité (en bas) à partir de 1970. © Miles Richardson, Living Planet Index