En Arctique, la glace de mer fond plus vite que les modèles ne le prévoient. Des chercheurs apportent aujourd’hui peut-être une explication. En cause : des « bombes de chaleur » de plus en plus nombreuses venues de l’océan Pacifique.


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    Avec le réchauffement climatique, la glace de l'Arctique fond. Ce n'est pas un scoop. Mais aujourd'hui, des chercheurs de l’université de Bangor (Royaume-Uni) et de l'université de San Diego (États-Unis) nous en apprennent un peu plus sur un phénomène qui était jusqu'alors resté mystérieux : l'existence de véritables « bombes de chaleurchaleur » qui accélèrent la fontefonte de la glace de mer par le dessous.

    Rappelons que les chercheurs peinent à prévoir à quelle vitessevitesse la glace de mer arctique va fondre sous l'effet du réchauffement climatique. En cause notamment, de complexes rétroactions locales entre la glace, l'océan et l'atmosphère. Mais ces derniers travaux mettent en lumièrelumière l'importance du rôle de l'océan. Puisqu'ils montrent comment des panaches d'eau chaude se déversent depuis l'océan Pacifique dans l'océan Arctique.

    De l’eau chaude venue du Pacifique

    L'océan Arctique, contrairement aux autres océans du monde, est stratifié en fonction de la salinitésalinité. Il présente, en surface, une couche d'eau froide et peu salée. Le résultat de l'écoulement fluvial et de la fonte des glaces. Or, de l'eau chaude lui arrive de l'océan Pacifique par le détroit de Béring. De plus en plus au cours de la dernière décennie. Légèrement plus salée et donc plus dense que l'eau de surface de l'Arctique, elle a tendance à couler. Formant des poches d'eau chaude que les chercheurs ont également vues se renforcer au cours de la dernière décennie.

    Ces « bombes de chaleur » sont suffisamment stables pour subsister des mois, voire des années. Le temps d'être transportées vers le nord, sous la couche de glace de mer. Et pour déstabiliser cette glace alors qu'elles libèrent progressivement, mais sûrement, leur excédent de chaleur. De quoi ajouter une preuve à la longue liste déjà dressée par les chercheurs que nous connaîtrons bientôt un océan Arctique libre de glace pour une grande partie de l'année.