Dans la nature, les petits qui reçoivent l’attention de leur mère ont généralement plus de chances de survivre en bonne santé que les autres. Ce comportement existe à différents niveaux chez les araignées d’aujourd’hui. Et des chercheurs nous apprennent qu’il se rencontrait déjà à l’époque lointaine du Crétacé.


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    Lorsqu'il est question d'amour maternel, on pense plus souvent aux éléphantes qui savent plus que n'importe quelle maman choyer leurs petits. Ou encore à la femelle du dauphin qui garde ses petits près d'elle pendant de longs mois. Mais sûrement plus rarement à... l'araignée ! Coelotes terretris, par exemple, est pourtant capable d'aller jusqu'à sacrifier sa vie pour nourrir ses petits de son propre corps.

    Cette fois, c'est l'histoire d'une famille d'araignée éteinte, les Lagonomegopidae -- qui vivaient dans l'hémisphère Nordhémisphère Nord durant le CrétacéCrétacé, soit entre -66 et -145 millions d'années --, que nous racontent des chercheurs. Dans des morceaux d'ambre datant de 99 millions d'années, ils ont en effet trouvé une grande araignée femelle fossilisée dans une position qui laisse peu de place au doute. La petite bête se tient en effet au-dessus d'un sac d'œufs contenant de minuscules araignées. Selon les chercheurs, le signe clair d'un comportement protecteur et de soins maternels.

    L’ambre a aussi préservé des fils de soie d’araignée, enveloppant les œufs. Les chercheurs expliquent que les araignées ont possiblement d’abord utilisé leur fil pour regrouper leurs œufs avant de s’en servir pour tisser des toiles. © Xiangbo Guo, Paul Selden et Dong Ren, Université normale de la capitale (Chine)
    L’ambre a aussi préservé des fils de soie d’araignée, enveloppant les œufs. Les chercheurs expliquent que les araignées ont possiblement d’abord utilisé leur fil pour regrouper leurs œufs avant de s’en servir pour tisser des toiles. © Xiangbo Guo, Paul Selden et Dong Ren, Université normale de la capitale (Chine)

    Plusieurs signes de soins maternels

    Dans un autre morceau d'ambre, les scientifiques ont trouvé, avec quelques nouveau-nés fossilisés, des morceaux de détritus entrelacés de soie d’araignée. Une trouvaille qu'ils interprètent comme la preuve que la femelle avait construit un nid pour les garder près d'elle. Car ce qui ressemble à des restes de pattes d'une araignée adulte se trouvait également pris au piège de l'ambre.

    Bien que ces comportements maternels soient connus chez des araignées vivant encore aujourd'hui, la découverte est intéressante. Seul regret pour les chercheurs : que ces morceaux d'ambre aient été extraits d'un village du nord de la Birmanie, une zone aujourd'hui difficile d'accès pour la science après le coup d'État militaire survenu en début d'année.

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