« Bêtes de Science », c’est comme un recueil d’histoires. De belles histoires qui racontent le vivant dans toute sa fraîcheur. Mais aussi dans toute sa complexité. Une parenthèse pour s’émerveiller des trésors du monde. Pour ce quatrième épisode, partons pour l’Australie à la rencontre d’un animal monté sur ressort : le kangourou.


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    La légende raconte que le kangourou a hérité son nom d'un malentendu. D'une incompréhension entre le naturaliste anglais Joseph Banks et un autochtone. « Gangurru », aurait répondu ce dernier à l'Européen lui désignant cet animal qui lui était inconnu. Un terme signifiant « je ne te comprends pas » que le naturaliste a interprété comme étant le nom de l'animal. Transcrit ensuite en « kangooroo ».

    Le kangourou, aujourd'hui, tout le monde le connait. Et depuis Skippy, certains rêvent même d'en faire leur meilleur ami. Mais les spécialistes mettent en garde contre ses comportements sauvages. Les Australiens, eux, le voient même comme un nuisible qui détruit les écosystèmes et la biodiversité. Car il y a aujourd'hui sur l'île, bien plus de kangourous que d'habitants. Plus de 47 millions selon les comptages officiels.

    Accusé de voler la nourriture du bétail, d'endommager les voituresvoitures et les clôtures, de causer des accidentsaccidents de la route, le kangourou est devenu pour beaucoup, l'ennemi public numéro un. L'animal à abattre.

    Dans le regard du kangourou tourné vers l’humain, une sorte d’appel à l’aide. © Université de Sydney, YouTube
    Dans le regard du kangourou tourné vers l’humain, une sorte d’appel à l’aide. © Université de Sydney, YouTube

    Tout est dans le regard

    Dans cette ambiance délétère, des chercheurs de l’université de Roehampton (Royaume-Uni) et de l'université de Sydney (Australie) ont choisi de poser sur le kangourou, un regard différent. En retour, surprise : l'animal a lui aussi, posé sur eux, un regard différent... Le regard que nous connaissons bien à notre chien. Le regard de celui qui, face à un problème qu'il ne sait pas résoudre, appelle l'humain à l'aide.

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    Comprendre son chien n'est pas inné

    Le problème en question ? De la nourriture cachée, enfermée dans une boite. Inaccessible au kangourou. Sauf à encourager l'humain à lui prêter main-forte. Et il n'en a pas fallu plus pour que les chercheurs observent chez l'animal sauvage, des comportements de communication intentionnelle. Des regards appuyés allant de l'Homme... à la boite... puis à l'Homme.

    La preuve, pour les chercheurs, de capacités cognitives qu'ils pensaient réservées aux animaux domestiqués depuis longtemps. Et certainement pas au kangourou. Bon, d'accord, c'était pour obtenir de la nourriture. Peut-être également le résultat d'un espace de vie partagé avec les humains. Mais quand même. Une fois de plus, des animaux viennent remettre en question les idées que nous nous faisons sur leur intelligenceintelligence. En sollicitant notre aide face à un problème insoluble pour lui, le kangourou nous montre qu'il n'est... pas si bête !