Une étude publiée par la revue Nature jette un pavé dans la marre : le méthane, l'un des gaz responsables de l'effet de serre à l'origine du réchauffement planétaire, serait aussi le fait des plantes !

au sommaire


    Les plantes responsables du réchauffement de la planète ?

    Les plantes responsables du réchauffement de la planète ?

    L'étude tord le cou à une idée bien établie : le dégagement dans l'atmosphère de méthane (CH4), l'un des six gazgaz responsables de l'effet de serre avec le dioxyde de carbone (CO2) ne serait pas le seul fait, reconnu unanimement, des bactériesbactéries. Les plantes seraient une des principales causes du dégagement de gazeux...

    Voilà qui remet en question, partiellement du moins, le statut de « puits à effet de serre » dont les végétaux jouissaient jusqu'ici. Les premiers protecteurs de l'environnement (forêts tropicales en tête) seraient en quelque sorte aussi responsables du réchauffement...

    Une équipe allemande de l'Institut Max PlanckMax Planck, avec à sa tête le scientifique Franck Keppler, a étudié en laboratoire des débris ainsi que des plantes vivantes, dans une atmosphère privée de méthane et stérile afin d'exclure toute présence de bactéries. Résultat : non seulement les chercheurs ont constaté des émissionsémissions de méthane, mais encore celles-ci augmentent avec la température et l'ensoleillement.

    Ainsi, la végétation rejetterait entre 62 et 236 millions de tonnes de méthane chaque année, c'est-à-dire jusqu'à 30% des émissions globales ! Ce gaz, dont la duréedurée de vie dans l'atmosphère terrestre est d'environ douze ans, et provient pour l'essentiel de fermentationsfermentations, était jusqu'ici attribué notamment à l'activité humaine : exploitation des mines de charbon et de gaz naturelgaz naturel, et surtout agricultureagriculture (57% des émissions en France !)...

    Le phénomène, qui curieusement n'avait pas été du tout observé jusqu'ici, bouleverserait, s'il devait se confirmer, la compréhension scientifique du cycle du méthane. Les modèles climatologiques pourraient même être revus. D'autant que le pouvoir de réchauffement du méthane est vingt fois supérieur à celui du principal gaz à effet de serregaz à effet de serre, le dioxyde de carbone. A revoir, par exemple : le fameux « puits de carbonepuits de carbone », processus selon lequel les gaz à effet de serre sont extraits de l'atmosphère et sont détruits naturellement soit par des procédés chimiques, soit par stockage sous une autre forme, en particulier dans les végétaux.

    Les résultats de ces expériences confirment en tout cas les phénomènes importants de concentrations observés dernièrement par satellite au-dessus des forêts tropicales. Ils permettraient aussi d'expliquer la baisse des émissions mondiales de méthane mesurée entre 1990 et 2000 à raison de 20 millions de tonnes par an, alors que plus de 12% de la forêt tropicale disparaissait dans la déforestationdéforestation...