Alors que les deux rovers martiens se portaient à merveille et que la NASA venait de prolonger les budgets de fonctionnement jusqu'en septembre … 2006, coup de théâtre sur Mars au sol 446, dans la région de Terra Meridiani, là où évolue le 2ème rover : Opportunity est enlisé dans les sables depuis presque une semaine ...

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    Toutes les équipes du JPL travaillent en simulation pour tenter de trouver la meilleure solution afin de sauver Oppy ...

    Toutes les équipes du JPL travaillent en simulation pour tenter de trouver la meilleure solution afin de sauver Oppy ...

    Fonçant de plus en plus vite vers le Sud et le cratère Erebus, alors qu'il n'en était distant que de 200m environ, OpportunityOpportunity a quelques minutes après 12h 57min soudainement stoppé sa course en s'enlisant dans des sablessables ultra fins !

    Image du site Futura Sciences

    Opportunity, enlisé dans les sables martiens ! (crédit : NASA/JPL)

    Pendant près d'une heure, les ingénieurs de la NASA vont se battre comme des lionslions, se débattre de cette poussière ultra fine et mener un combat acharné à 250 millions de km de la Terre. Mais rien n'y fait, la poisse martienne nous est tombée dessus et semble vouloir s'imposer. A mesure que les 6 roues ont tourné, le robotrobot s'est peu à peu enfoncé jusqu'à ce que la décision soit prise de tout stopper.

    Flash-back

    Peu avant 12h 57min, Opportunity progresse vers le Sud, en marche avant, tourne légèrement sur sa droite vers l'Ouest et s'arrête. Il reprend son souffle puis continue sa progression vers le Sud en marche arrière après une rotation sur lui-même. Tout est alors nominal, l'engin évolue à la surface en s'enfonçant dans le sol de quelques millimètres tout au plus, comme d'habitude.

    Le rover évolue depuis plusieurs jours sur un sol constellé de micro rides très sombres accumulées par les ventsvents et constituées de matériaux très fins. Elle font quelques centimètres de hauteur et il parvient jusque-là à les franchir sans problème. Si quelques voix se sont élevées à Houston pour prévenir d'éventuels dangers dans la zone actuelle où évolue Opportunity, du même type que la dépression Anatolia croisée il y a déjà bien longtemps, les navigateursnavigateurs du JPLJPL ont continué leur mission de manière très rigoureuse, en planifiant bien à l'avance l'objectif à atteindre et la route pour y parvenir...

    Mais, quelques minutes avant 13h 41min, le terrain change et au détour d'une crête, les traces laissées derrière l'engin se font plus grossières, comme si des grumeaux s'étaient soudainement constitués sous le passage des roues. La nature du terrain a en effet changée sans qu'il soit pourtant très différent a priori. Pourtant, l'engin plonge dans la sub-surface et stoppe sa course immédiatement. Ses roues crantées s'enduisent de cette poussière ultra fine à mesure qu'elles patinent et tournent sur elles-mêmes et cela semble se compacter dans les crampons des roues. Plus aucune adhérence ne se fait : Opportunity enlisé, est bloqué sur un lit de savon et patinepatine sans plus bouger. Malgré sa masse, l'engin ne parvient pas à sortir de ce piège...

    Les ingénieurs essayent entre 13h 42min et 13h 57 min de faire tourner le rover sur lui-même, mais les roues avants répondent mal : la roue avant gauche pivote correctement sur elle-même puis se bloque tandis que la roue avant droite ne bouge quasiment pas.
    A l'arrière, ce n'est guère mieux : à 13h 41min, les roues arrières droite et gauche pivotent sur elles-mêmes, tournent normalement mais se remplissent finalement de poussière.

    Tout se fige. Les contrôleurs du JPL se sentent soudain bien seuls...

    Image du site Futura Sciences

    Opportunity, enlisé dans les sables martiens ! Vue du paysage devant le rover. (crédit : NASA/JPL)

    Depuis, la situation sur Mars n'a pas évolué. Opportunity ne bouge plus d'un pouce et doit prendre des photographiesphotographies détaillées de la situation des roues et des alentours. Pendant ce temps, toutes les équipes disponibles travaillent sur Terre à comprendre la situation et réalisent avec des clonesclones, des simulations sur des terrains d'essais. On souhaite ne pas se précipiter et se donner toutes les chances de sortir de cette situation. Steve Squyres, souhaite même choisir la meilleure des solutions et se dit certain de réussir ce tour de force. Gageons qu'il ait raison et que nous n'assisterons pas impuissants à la lente agonie d'Opportunity dans des conditions aussi triviales...