Aujourd'hui, au siège français de l'ESA, l'Agence Spatiale Européenne tenait une conférence de presse sur le déroulement des missions scientifiques Huygens et Mars Express. A cette occasion, les scientifiques en charge du projet sont revenus sur le succès de la sonde Huygens, qui a atterri sur Titan, ainsi que sur le programme Mars Express, qui a fourni des informations inédites sur les caractéristiques géologiques de la planète rouge.

au sommaire


    Titan : les révélations se sont multipliées

    Titan : les révélations se sont multipliées

    Le directeur du programme scientifique de l'ESA David Southwood et Jean Pierre Lebreton, scientifique du projet Huygens, étaient de la partie. Mais aussi Futura-Sciences, qui tenait absolument à vous faire vivre cette conférence « comme si vous y étiez ».

    Conférence de presse au siège de l'ESA. <br />De gauche à droite : Jean Pierre Lebreton et David Southwood, président de l'ESA <br />(Crédits : Christophe Olry/Futura-Sciences)

    Conférence de presse au siège de l'ESA.
    De gauche à droite : Jean Pierre Lebreton et David Southwood, président de l'ESA
    (Crédits : Christophe Olry/Futura-Sciences)

    16h. Dans la salle, une quarantaine de journalistes prennent place, tandis que des membres de l'ESA s'activent à établir la liaison en duplexduplex avec le quartier général de la NASA. La conférence est prévue pour se dérouler en deux temps :

    • Bilan de la mission Huygens et présentation des nouvelles informations glanées par les scientifiques sur TitanTitan ;
    • Retour sur la mission Mars ExpressMars Express avec, en point d'orgue, des révélations spectaculaires sur l'atmosphèreatmosphère, la géologiegéologie et l'histoire de Mars.

    Huygens sonde les secrets de l'atmosphère et du sol de Titan

    16h30 : la conférence débute. David Southwood, président de l'ESA, ouvre le bal : « 2005 a été une année jalon, durant laquelle on a recueilli les fruits de ce qu'on avait semé. Ce sont nos équipes les héros. Ce sont eux qui ont réalisé la moisson de leurs efforts. »

    C'est au tour de Jean Pierre Lebreton, scientifique du projet Huygens, de prendre la parole. Il présente les différents résultats obtenus après analyse des données transmises au cours de la descente de la sonde dans l'atmosphère :

    • Présence d'un pic de chaleur à 1270 kilomètres ;
    • Sous l'action des ventsvents, déviation de la sonde de 160 kilomètres vers l'est ;
    • Atterrissage sur un sol sableux, avec évaporation de méthane au moment du contact (dû à l'apport de chaleur de la sonde) ;

    • Découverte d'un paysage glacé, avec des preuves d'activité fluviale mais aucun écoulement observé ;

    • Traversée d'une atmosphère très brumeuse et turbulente, qui ne permettait pas d'obtenir d'images claires au dessus de 50 kilomètres d'altitude.
    • Il a également soulevé l'interrogation du spin de la sonde. En effet, au cours de sa descente, la sonde a beaucoup tourbillonné, gênant les analyses, mais surtout, elle a tourbillonné dans le sens contraire de celui prévu dans les simulations.

      Robindro Dutta-Roy a ensuite fourni les mesures de vitesses des vents de l'instrument « Doppler Wind Experiment » :

    • A une altitude de 120 kilomètres, avec des vents de l'ordre de 100 mètres par seconde, les turbulencesturbulences sont considérables ;

    • Entre 60 et 100 kilomètres, on est en présence d'une couche où les vents sont très faibles. Ce phénomène est encore inexpliqué ;

    • A la surface, la vitesse du vent est de l'ordre de 1 mètre par seconde.
    • Profil thermique de l'atmosphère de Titan <br />Les mesures de température et de densité révèlent une atmosphère très stratifiée<br />(Crédits : Christophe Olry/Futura-Sciences)

      Profil thermique de l'atmosphère de Titan
      Les mesures de température et de densité révèlent une atmosphère très stratifiée
      (Crédits : Christophe Olry/Futura-Sciences)

      John Zarnecki est ensuite revenu sur le pénétromètre, ce bâton de la taille d'un stylo qui dépassait à l'avant de la sonde. Les premières analyses tendaient à prouver que la structure de la surface de Titan était « en crème brûlée », avec une couche fine et résistante, suivie d'une sous-couche molle. A présent, ces résultats sont remis en cause : en effet, la résistancerésistance à l'impact serait due non pas à une couche résistante, mais au choc de le sonde avec un galet. Ainsi, les scientifiques pensent aujourd'hui que la surface de Titan est d'une consistance proche de l'argileargile ou du sablesable humidifié.

      Des informations très intéressantes au sujet de la composition chimique de l'atmosphère et du sous-sol, ainsi que sur les aérosolsaérosols (