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    Les différents déchetsdéchets provenant de votre jardin (rameaux déchiquetés, feuilles d'arbresarbres, tontes de gazon, etc.) gagneront toujours à être transformés en compostcompost, c'est-à-dire à un cousin germain du fumier, plutôt que d'être brûlés.

    Les fleurs fanées et les déchets divers provenant de votre potager, de votre verger et de vos parcelles d'agrément vont constituer une excellente source de matières organiques à composter, à condition qu'ils ne soient pas issus de plantes malades. C'est le cas notamment des fanes de pommes de terrepommes de terre, de petits poispetits pois et de haricots. Utilisez aussi le feuillage de vos tomatestomates, courgescourges et courgettescourgettes provenant de vos pincements.

    Qu'est-ce qu'un compost bio ? Ici des feuilles mortes en automne. © Jackmac34, Pixabay, DP
    Qu'est-ce qu'un compost bio ? Ici des feuilles mortes en automne. © Jackmac34, Pixabay, DP

    Si certains de vos fruits sont tombés par terre et vous semblent en voie de décomposition, n'hésitez pas à les déposer sur votre tas de compost, sauf en cas de présence de symptômessymptômes graves d'une maladie. Méfiez-vous des racines de plantes aussi indésirables que le liseronliseron, le chiendentchiendent et l'ortie car elles pourraient, ultérieurement, donner naissance à de nouveaux pieds dans vos parcelles fertilisées à l'aide de votre compost !

    Déchets végétaux : les feuilles mortes

    Choisissez les feuilles les plus légères pour fabriquer un compost, notamment celles de l'aulne, du bouleau, du charmecharme, de l'érable, du frêne, du hêtrehêtre, du noisetier, de l'orme, du peuplier, du saule, du sureau, du tilleultilleul et des arbres fruitiers. Vous allez pouvoir également composter les feuilles de la plupart de vos arbustes ornementaux. D'autres feuilles se décomposent difficilement, comme celles du chêne, du châtaignierchâtaignier, du platane et des feuilles persistantesfeuilles persistantes coriaces (laurierlaurier-palme, rhododendron, etc.).

    Feuilles mortes. © Sillar, Wikipédia
    Feuilles mortes. © Sillar, Wikipédia

    Les feuilles de fougèresfougères sont particulièrement riches en sels minérauxminéraux et en potassium, d'où une présence bénéfique dans un compost, après les avoir utilisées comme paillage, soit en été pour prévenir les effets néfastes d'une sécheressesécheresse, soit en hiverhiver comme isolant. Ne placez pas sur votre tas de compost des feuilles de vos rosiers et arbres fruitiers souffrant de diverses maladies. Agir de cette façon conduirait votre fertilisant organique à diffuser des germesgermes indésirables dans la terre de votre jardin. Méfiez-vous également du feuillage provenant d'arbres ayant été traités récemment.

    Résidus de tonte du gazon

    Ils constituent une très intéressante matière première riche en azote. N'en faites pas cadeau au service de ramassage des ordures ménagères de votre commune ! Ces résidus vont stimuler fortement l'activité bactérienne de votre compost. Ils présentent toutefois l'inconvénient de ne pas contenir suffisamment de matières fibreusesfibreuses pour fournir le carbone nécessaire aux micro-organismesmicro-organismes et pour maintenir l'aération de votre tas.

    Par ailleurs, si vous en disposez un trop grand volume dans un coin de votre jardin, ils vont rapidement entrer en fermentationfermentation en dégageant beaucoup de chaleurchaleur, surtout en plein été, et à sentir mauvais pendant au moins 2 à 3 jours. Pour éviter une telle situation, laissez sécher sur le sol votre gazon tondu, pendant au moins 24 heures, avant de le ramasser.

    Déchets de la tonte du gazon. © Michel Caron, éditions Ouest-France
    Déchets de la tonte du gazon. © Michel Caron, éditions Ouest-France

    Prenez également la précaution de ne pas le mettre seul sur votre tas de compost, mais en mélange avec d'autres sous-produits végétaux. Sachez aussi que l'herbe haute d'une pelouse, se présentant presque comme une prairie, jouit d'une composition plus équilibrée et plus riche en cellulosecellulose qu'un gazon tondu toutes les deux semaines. Il faudra, bien sûr, en tout cas, éliminer tout gazon ayant été malade et celui qui a reçu récemment un traitement herbicideherbicide, provenant par exemple d'un jardin voisin non bio.

    Déchets de taille

    Les branches jeunes et celles qui sont taillées au printemps, à sève montante, sont riches en minéraux. De plus, elles se dégradent assez rapidement. Déchiquetées à l'aide d'un broyeur à moteur, puis mises en tas, elles fermenteront vite. Il vous sera possible, au bout de 3 à 4 semaines, de les incorporer à votre tas de compost. Les rameaux âgés et ceux qui sont taillés en hiver, à sève descendante, plus secs et moins riches en azote et en phosphorephosphore, avec plus de difficulté pour se décomposer, mériteront de ne pas être utilisés de cette façon.

    « Mauvaises » herbes

    Dans un jardin bio, cette appellation n'est pas correcte, toute plante non cultivée pouvant jouer un rôle écologique intéressant. Vous allez pouvoir notamment les ajouter à votre compost, mais à condition bien sûr qu'elles n'aient pas déjà émis de graines. Vous ne prendrez pas ce risque si vous sarclez régulièrement vos différentes planches.

    Déchets de cuisine

    Les épluchures de fruits et de légumes, vos restes de repas, les coquilles d'œufs écrasées, les coquilles de moules (à bien concasser au préalable), etc. pourront convenir. Les pelures d'oranges, citrons et autres agrumes se décomposent vite et peuvent donc occuper une place de choix dans un compost, à condition de les couper préalablement en quartiers et de ne pas les laisser sécher. Méfiez-vous, évidemment, des déchets pollués, des os et coquillages non broyés, de vos sacs d'aspirateuraspirateur pleins et des matériaux non biodégradablesbiodégradables comme le verre, les métauxmétaux, les emballages en plastiqueplastique et les fibres synthétiques.

    Déchets de cuisine. © Michel Caron, éditions Ouest-France
    Déchets de cuisine. © Michel Caron, éditions Ouest-France

    Le marc de café, ainsi que le thé et vos restes de tisanes serviront, si votre sol est argileux, de régulateur de sa teneur en eau, tandis qu'en terre sèche, ils pourront conserver l'eau plus longtemps entre les arrosages. Il faudra les mélanger à votre tas de compost ou les épandre directement entre vos plantes. Sachez en tout cas que le marc de café attire les vers de terre.

    Déchets et produits d’origine animale

    Les viscères des volailles et des poissonspoissons, ainsi que des produits laitiers (lait dont la date d'utilisation prescrite est dépassée) pourront trouver leur place sur votre tas de compost. Riches en azote et en matières carbonées fermentescibles, ils se décomposent rapidement. Si vous élevez des chats, vous allez pouvoir déposer leur litièrelitière sur votre tas de compost, sauf si ces animaux ne sont pas purgés régulièrement.

    Préparation d’un bon compost

    Il va falloir que l’eau de pluie arrosant votre tas de compost puisse s'évacuer facilement. Aussi, aurez-vous intérêt à ne pas placer celui-ci dans un trou, ce qui semble à première vue assez tentant. La fermentation, manquant d'airair, ne pourrait pas ainsi être convenablement effectuée. Disposez ce tas sur une surface de terre nue et pas sur une aire bétonnée.

    Choisissez un emplacement retiré de votre jardin, pour des raisons esthétiques évidentes, à l'abri du ventvent et de préférence à mi-ombre, avec une présence bénéfique, en hiver, de quelques rayons de soleilsoleil et une bonne protection de leurs excès durant l'été. Le voisinage d'une haie d’arbustes, comme le noisetier ou le sureau, devrait vous donner à ce sujet d'excellents résultats. Bien sûr, il vaudra mieux aussi que cet emplacement soit facile d'accès, depuis votre maison, afin que le dépôt de vos résidus biodégradables ne se transforme pas en contrainte !

    Choix d’un composteur

    Votre tas de compost pourra fort bien rester tel quel, sans être enfermé dans un abri. Mais l'emploi d'un composteur du commerce devrait mieux vous convenir. En boisbois massif traité sous pressionpression, il en existe des modèles capables de fonctionner durant toute l'année.

    Qu'est-ce qu'un composteur ? © Fir002, Wikipédia
    Qu'est-ce qu'un composteur ? © Fir002, Wikipédia

    Vous remplirez celui que vous choisirez par le haut, avec les déchets des végétaux de votre jardin. Pour récupérer votre fumier prêt à l'emploi, une trappe située en bas de votre composteur devra simplement être ouverte.

    Comment fonctionne un composteur ? © Michel Caron, éditions Ouest-France
    Comment fonctionne un composteur ? © Michel Caron, éditions Ouest-France

    Vous pourrez également vous procurer un modèle en grillage métallique et doté de parois en plastique, de 250 à 300 litres de contenance.

    Quelle forme pour un composteur ? © Michel Caron, éditions Ouest-France
    Quelle forme pour un composteur ? © Michel Caron, éditions Ouest-France

    Formation du compost

    Dans un premier temps, vos déchets monteront en température, jusqu'à 70 °C, sous l'effet d'une multitude de micro-organismes. Ils perdront ensuite du volume, essentiellement de l'eau et du gaz carboniquegaz carbonique. Votre tas de compost, réalisé dans de bonnes conditions, avec des matériaux bien choisis et bien mélangés, n'aura pas besoin d'être retourné. La fermentation se déclenchera et se déroulera d'elle-même jusqu'à son terme. Si ce n'est pas le cas, il vaudra mieux reprendre votre compost en préparation, fourchée par fourchée, en remuant chacune d'entre elles. Placez-vous pour cela à une extrémité de votre tas avec une fourche. Reconstruisez progressivement un nouveau tas, en ajoutant de la paille, si possible hachée. Si votre tas est trop sec, arrosez-le au fur et à mesure de son retournement.

    Utilisation d’un activateur de compost

    Ajoutez un tel produit à votre préparation, ce qui accélérera la décomposition de l'ensemble, surtout de celle des feuilles mortes. Choisissez pour cela un produit bio du commerce, destiné à ensemencer votre tas de compost en micro-organismes. L'ortie, riche en azote et en micro-organismes, saura aussi jouer ce rôle d'activateur de compost. Faites pour cela macérer 1 kgkg de feuilles de cette plante dans 10 litres d'eau. Au bout de 24 heures, il faudra utiliser la décoction obtenue en vaporisationvaporisation avec une dilution de 1 pour 20. Au bout de deux semaines, vous pourrez l'employer pour l'arrosage de votre tas, avec une dilution 1 pour 10, cela à raison d'une fois tous les 15 jours.

    Retournement de votre tas

    Si vous avez la place pour le faire et si vous avez un peu de temps à consacrer à ce travail, non indispensable, vous gagnerez à effectuer ce travail, surtout au moment où la température commencera à diminuer, en général 2 à 4 semaines après la formation de votre tas. Cela permettra à tous vos résidus d'être mélangés, aérés et remis en fermentation. Veillez alors à ce que la partie superficielle de votre tas se retrouve ensuite au centre. Profitez de cette opération pour laisser sécher un peu les parties de votre compost qui vous semblent trop humides et pour arroser celles qui vous apparaissent trop sèches. Votre compost sera prêt à être utilisé au bout de 3 à 6 mois.

    Emploi du compost

    Ne l'utilisez pas d'une façon prématurée ni trop tardivement, mais lorsqu'il sera convenablement mûr. La duréedurée de la préparation de cet engrais bioengrais bio va varier en fonction des matières premières entrant dans la composition de votre tas. N'attendez pas plus de 9 à 12 mois pour utiliser votre compost car les substances nutritives qu'il contient pourront petit à petit se perdre, rendant votre tas moins riche.

    Épandage du compost

    C'est en automneautomne qu'il faudra l'offrir à votre jardin. Il vous permettra d'améliorer la structure de votre sol, s'il est léger et sableux, voire aussi de rééquilibrer les sols argileux lourds. Une mesure de compost de 60 litres apportera à votre jardin l'équivalent de 1 à 2 kilos d'engrais. C'est votre potager qui bénéficiera le plus des bienfaits du compost. Il vaudra mieux l'utiliser en tête de rotation, en automne et juste avant d'implanterimplanter des cultures exigeantes, lors du printemps prochain. Accordez donc votre préférence à la parcelle où devraient prendre place des pommes de terre. Si vous habitez une région à hivers très pluvieux, mieux vaudra intervenir en fin d'hiver, évitant ainsi que les sels minéraux apportés par votre compost ne se diluent dans le sol avant de pouvoir être utilisés par vos cultures.

    Comment faire du compost ? © Kessner, Wikipédia
    Comment faire du compost ? © Kessner, Wikipédia

    Mais il faudra quand même respecter un délai de quelques semaines entre votre épandageépandage de compost et vos semis. Prévoyez une dose de 3 à 6 kg/m2 pour vos cultures voraces. Attention : tous vos légumes ne vont pas apprécier ce précieux engrais organique ! L'ailail, l'échaloteéchalote et l'oignonoignon, ainsi que le navetnavet, n'en ont pratiquement pas besoin et risquent même, si vous leur en apportez, de connaître quelques sérieux problèmes de développement de moisissures indésirables. Votre compost pourra également être mélangé à la terre dans les trous de plantation de légumes exigeants comme la tomate, la courgette, la courge, le concombreconcombre et le melonmelon. Agir de cette façon pour fertiliser les arbres et arbustes fruitiers, ainsi que les espècesespèces d'ornement, vous donnera également entière satisfaction, en prévoyant par trou une dose de 2 kg de compost.