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    Ce qui est à l'origine de confusions entre cuisine moléculaire et gastronomie moléculaire, c'est que, à l'époque où nous avons créé la gastronomie moléculaire, nous avons également voulu rénoverrénover les techniques culinaires, et introduit la terminologie « cuisine moléculaire » pour désigner cette nouvelle cuisine rénovée.

    La cuisine moléculaire est l'ancêtre de la cuisine note à note, dont on voit ici un amuse-bouche. © Hervé This - Tous droits réservés

    La cuisine moléculaire est l'ancêtre de la cuisine note à note, dont on voit ici un amuse-bouche. © Hervé This - Tous droits réservés

    Définition de la cuisine moléculaire

    La définition de la « cuisine moléculaire » est : « La production d'aliments (la cuisine, donc) par de « nouveaux » outils, ingrédients, méthodes ». Dans cette définition, le terme « nouveau » désigne plus ou moins tout ce qui n'était pas dans les cuisines des cuisiniers français en 1980.

    Ingrédients et outils de la cuisine moléculaire

    Par exemple : le siphonsiphon (pour faire des moussesmousses), l'alginate de sodium (pour faire des perles à coeur liquide, des spaghettis de légumes, etc.) et les autres gélifiants (agar-agar, carraghénanes, etc.), l'azote liquide (pour la production de sorbets et de bien d'autres préparations), l'évaporateur rotatif, et, plus généralement, l'ensemble des matériels de laboratoire qui peuvent avoir une utilité technique ; un exemple de méthode nouvelle, enfin, la préparation du « chocolat chantilly », des beaumés, des gibbs, des nollet, des vauquelins, etc. (voir Cours de gastronomie moléculaire n°1 : Science, technologie, technique (culinaires) : quelles relations ?, Ed Quae/Belin)

    Évidemment, tous ces outils, ingrédients, méthodes ne sont pas nouveau stricto sensu (bien des gélifiants « nouveaux » sont séculaires, en Asie, et utilisés par l'industrie alimentaire depuis longtemps, tandis que bien des outils sont traditionnels en chimiechimie), mais le projet était de rénover l'activité technique culinaire.

    Une expression malheureuse

    Enfin, oui, la terminologie « cuisine moléculaire » est mal choisie, mais elle a été imposée conjoncturellement ; c'est une expression consacrée (elle est apparue dans le Robert, avec une définition fautive hélas, et dans l'Encyclopedia Britannica, avec une définition juste, heureusement), qui est de toute façon appelée à disparaître... en raison de la proposition suivante.