Les isolants naturels sont des produits sains et faciles à recycler, dit-on. Leurs performances seraient comparables à celles des produits industriels. Qu’en est-il vraiment ?
Le lin est-il un bon isolant ? Sans aucun doute. Son utilisation remonte à l'Antiquité. Les fibres de lin sont légères et résistantes. En plus, ce matériau est sain car non irritant pour la peau et les voies respiratoires.
En France, le lin est cultivé essentiellement dans le quart nord-ouest, du Pas-de-Calais au Calvados, où les conditions climatiques sont optimales. Il est peu gourmand en azote et sa culture utilise un minimum d'engrais chimiques, évitant ainsi la pollution des sols par les nitrates.
Les amateurs affirment mordicus que le lin représente la meilleure des laines, autant pour son pouvoir isolant que pour ses vertus écologiques. Il est vrai que cette plante originaire d'Orient ne manque pas d'atouts. Dès la plus haute Antiquité, elle était mise à toutes les sauces servant à l'habillement, à la médecine... à la cuisine. Les Romains, déjà, avaient compris le parti qu'ils pouvaient en tirer dans la construction. Des vestiges d'habitations en fournissent la preuve, ce n'est donc pas un isolant vraiment nouveau.
Fabrication de la laine de lin
Le lin est cultivé pour ses fibres, les plus légères et résistantes de toutes au dire des spécialistes. Les longues servent à l'industrie textile, les courtes (ou étoupes) à la fabrication d'isolants. Les plantes sont semées entre mi-mars et début avril, pour être arrachées (eh oui !) de juin à juillet.
Là, une machine spéciale (arracheuse) les pince à la base et brise les tiges au ras du sol. Celles-ci sont disposées à plat, à même le champ, jusqu'au moment où les bactéries ont désolidarisé les fibres : le « rouissage » en termes de métier.
Quelques semaines plus tard, le « teillage » peut débuter. La paille est traitée mécaniquement afin d'extraire les fibres et séparer les longues des courtes. La transformation suit le processus suivant : traitement aux sels minéraux (sel de bore et silicate de calcium), cardage, thermoliage, séchage, aération, découpe.
Quelle qualité d'isolation pour la laine de lin ?
Excessivement doux au toucher, non irritant pour la peau et les voies respiratoires (pas d'émission de poussières ni de COV), le lin est un matériau écologique on ne peut plus sain. Question performances, il est aussi bon isolant thermique que phonique : lambda = 0,035 à 0,038 et bruit absorbé de 55 dB. Naturellement hygroscopique, il a la capacité d'absorber l'humidité et de la restituer en fonction des conditions ambiantes. Sa résistance à la diffusion de vapeur d'eau et sa réaction au feu (après ignifugation) sont aussi satisfaisantes : μ = 1 à 2 et B2/M1. Les prix à la distribution font de la laine de lin un produit plutôt onéreux : 8,50 à 31 euros/m2.

Données chiffrées
