En 2001, le secteur agriculture et forêts a contribué pour 18% à l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre au niveau français. Trois gaz à effet de serre sont concernés dans les émissions d'origine agricole : le protoxyde d'azote, N2O, le méthane, CH4 et le dioxyde de carbone, CO2. Leur contribution relative à l'effet de serre d'origine agricole est différente : c'est le N2O qui occupe la part prépondérante, avec 56%, contre 33% pour le CH4 , et 11% pour le CO2.
Pour le CO2, ces données1 ne comptabilisent que les émissions dues à la consommation d'énergie, et ne tiennent donc pas compte du bilan stockage/déstockage de CO2 dans les sols agricoles et dans le bois sur pied.

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    Cette actualité a été publiée à l'occasion de la semaine du développement durable.

    Cette actualité a été publiée à l'occasion de la semaine du développement durable.

    L'émissionémission de CO2 due à l'agriculture en France provient, pour une part, de la consommation d'énergies fossiles (carburants pour les tracteurs, ...). En 2001, ces émissions ont été évaluées à 10 Mt equCO2.(2). Le bilan global des émissions de CO2 du secteur agriculture et forêt doit d'autre part tenir compte de l'évolution du stock de carbonecarbone sous forme de bois sur pied dans les forêts, et de l'équilibre stockage/déstockage de carbone dans les sols agricoles et forestiers. A partir des données de l'Inventaire Forestier National, les chercheurs de l'INRA ont notamment calculé que le stockage net de carbone dans les forêts françaises entre 1980 et 1990 correspondait à environ 10 Mt de carbone/an, soit de l'ordre de 10% de l'ensemble de nos émissions pour la même période.

    Une expertise collective réalisée à l'INRA a permis, dans le cadre de l'extension du protocole de Kyoto, d'évaluer le potentiel d'augmentation du stockage de carbone dans les sols agricoles entre 1 et 3 Mt de carbone/an. Il faut noter que cette estimation, basée sur des scénarios de modifications significatives d'utilisation du sol et des pratiques culturales, est donnée pour une période de 20 ans, ce qui permet de souligner que le stockage de carbone, dans les sols ou la biomasse forestière, n'est qu'une mesure temporaire, permettant d'amortir les conséquences des émissions fossiles sur la composition de l'atmosphèreatmosphère et supposant une politique durable dans ce domaine sur 20 à 50 ans au minimum.

    Part relative des différents gaz dans la contribution à l'effet de serre dû au secteur agriculture et forêts en France. (crédit: INRA)

    Part relative des différents gaz dans la contribution à l'effet de serre dû au secteur agriculture et forêts en France. (crédit: INRA)

    En France, l'émission de CH4 due à l'agriculture provient pour l'essentiel des fermentationsfermentations dans le tube digestiftube digestif des ruminants. En 2001, ces émissions ont été évalués à 33 Mt equ CO2, soit 58% du total des émissions françaises de CH4 . La part du méthane dans la contribution de l'agriculture à l'effet de serreeffet de serre est de 33%.

    Les émissions de N2O dues à l'agriculture française proviennent essentiellement des sols et de l'épandageépandage de fertilisants azotés (minérauxminéraux et organiques). Le reste provient du stockage des déjections animales. En 2001, ces émissions ont été évaluées à 54 Mt equ CO2, soit 69% du total des émissions françaises de N2O. La part du protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote dans la contribution de l'agriculture à l'effet de serre est de 56%.

    (1) Source : CITEPACITEPA, Centre Technique Interprofessionnel d'Etudes de la Pollution Atmosphérique.

    (2) Mt equCO2 : millions de tonnes d'équivalent carbone sous forme CO2. Tous les gazgaz ne contribuent pas de façon équivalente à l'effet de serre. Pour pouvoir effectuer des calculs globaux, le CO2 est utilisé comme référence et toutes les émissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre sont converties dans cette unité.