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    Station la plus fréquentée des Pyrénées, Luchon présente la particularité d'être à la fois une station thermale et une station de ski. Installée au fond d'une vallée, elle mène au lac d'Oô via l'Hospice de France. L'endroit est riche en événements historiques et en chemins de randonnée.

    Vue depuis l'Hospice de France, Bagnères-de-Luchon, Haute-Garonne, France. © Père Igor, <em>Wikimedia,</em> CC by-nc 2.0

    Vue depuis l'Hospice de France, Bagnères-de-Luchon, Haute-Garonne, France. © Père Igor, Wikimedia, CC by-nc 2.0

    L’histoire de Luchon

    La ville de Luchon (officiellement Bagnères-de-Luchon a connu de nombreux événements marquants, de l'Antiquité au XIXe siècle. En 76 avant J.-C., Pompée, de retour d'Espagne, fonde la ville de Lugdunum. Ce sera Saint-Bertrand-de-Comminges. En 25 avant J.-C., Tibère Claude fait creuser trois piscines et développe les thermes, dont la devise sera balneum Lixonense post Neapolitense primum, que l'on peut traduire par « les thermes de Luchon sont les premiers après ceux de Naples ». Les invasions des Goths, des Wisigoths et des Maures passent également par la ville. Plus tard, Charlemagne donnera à la région un statut de marche entre France et Espagne.

    Vers 1200, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem installent une commanderie pour garder le passage, chemin secondaire de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils organisent l'installation d'hospices, dont l'Hospice de France. Les anciens traités associaient les populations des deux versants par des accords de libre-échange, et les rois de France chercheront à mettre un terme à cette situation.

    Vue sur la vallée de Luchon depuis le téléphérique. © Zyonig, Wikimedia Commons, DP

    Vue sur la vallée de Luchon depuis le téléphérique. © Zyonig, Wikimedia Commons, DP

    En 1759, l'intendant de Gascogne crée une route, à coups de corvées et d'expropriations, et doit faire appel aux Dragons pour tenir la population en respect. En 1761, il réorganise les thermes. L'intendant développe l'exploitation forestière, pour la marine et pour le charboncharbon de boisbois, notamment à destination des forges. L'arrivée du train en 1873, la constructionconstruction du casino en 1880 et la station de ski de Superbagnères complètent l'équipement de la ville.

    Le tour de France cycliste fait de la ville une de ses étapes obligées depuis ses débuts. La ville est également connue pour l'eau minéraleeau minérale de Luchon, commercialisée depuis quelques années dans toute la France. La tempête Xynthia, qui a causé fin février 2010 la mort d'une cinquantaine de personnes en France, a durement touché Luchon et sa région. Des ventsvents ont soufflé à 200 km/h sur les sommets, ce qui a occasionné de très nombreux dégâts.

    L’Hospice de France

    L'Hospice de France, lieu-dit sur la commune de Luchon, contrôle le passage du port de Vénasque. De nombreuses randonnées ont leur départ en ce lieu.

    L’Hospice de France en 1890, sur la commune de Bagnères-de-Luchon. Son installation remonte au début du XIII<sup>e</sup> siècle. © DP

    L’Hospice de France en 1890, sur la commune de Bagnères-de-Luchon. Son installation remonte au début du XIIIe siècle. © DP

    Le traité du Plan d'Arem en 1315 régit les relations politiques et économiques entre les provinces de Comminges en France et de Catalogne et d'Aragon en Espagne. Il met l'Hospice de France au cœur de l'histoire, en tant que lieu de passage des Pyrénées :

    • il est gardien de la frontière jusqu'au XVIIIe siècle ;
    • le lieu est témoin des exodes de la guerre civile espagnole entre 1936 et 1938 ; 
    • c'est l'un des chemins de la liberté pendant la guerre contre le nazisme entre 1942 et 1944 ;
    • en 1977, la route est détruite par un éboulementéboulement et l'édifice devient une ruine. Il sera rénové en 2008.
    Sommet et glacier de la Maladeta, du côté espagnol des Pyrénées. © Pablo Moratinos, cc by sa 2.5

    Sommet et glacier de la Maladeta, du côté espagnol des Pyrénées. © Pablo Moratinos, cc by sa 2.5

    Le lac d’Oô

    Depuis l'Hospice de France, monter au lac des Boums, puis au port de Vénasque à 2.444 m. De cet endroit, vous pouvez admirer le massif de la Maladeta. Le GR 10, dont les points de départ sont Hendaye et Banyuls-sur-Mer, vous conduira au lac d'Oô, connu des cruciverbistes.

    Lac d'Oô dans les Pyrénées, vu du sentier GR10, en venant du Céciré. © AchilleT, Wikimedia Commons, DP

    Lac d'Oô dans les Pyrénées, vu du sentier GR10, en venant du Céciré. © AchilleT, Wikimedia Commons, DP

    À 1.507 mètres, le lac d'Oô est un réservoir de 40 ha, aménagé depuis 1921. Il est alimenté par une cascade de 300 m de haut et un torrenttorrent arrivant du lac d'Espingo. Il est profond, 67 mètres, d'où sa couleur d'un bleu profond. En été, le refuge et l'auberge affichent complets.