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    Apamée est une ville dont l'histoire semble assez courte puisqu'elle n'aurait guère été occupée que pendant environ deux siècles.

    Apamée de l'Euphrate, la tour circulaire, Justine Gaborit (mission Zeugma). © Catherine Reynal, tous droits réservés
    Apamée de l'Euphrate, la tour circulaire, Justine Gaborit (mission Zeugma). © Catherine Reynal, tous droits réservés

    Elle fut fondée au début du IIIe siècle ap. J.-C., à l'intérieur d'un méandre de l'Euphrate, dans une plaine alluviale.

    Le site d'Apamée vu de Zeugma. © Catherine Abadie Reynal (Mission Zeugma) - Toute reproduction interdite
    Le site d'Apamée vu de Zeugma. © Catherine Abadie Reynal (Mission Zeugma) - Toute reproduction interdite

    Les prospections électriques et magnétiques, complétées par des sondages ponctuels, nous ont permis de découvrir, en quelques mois de travail, un établissement dont les fortifications paraissent être l'élément premier à partir duquel s'est élaboré le plan de la cité. On peut suivre ces murailles sur une longueur de 2,2 kilomètres. Les fortifications nord et est comportent des tours rectangulaires saillantes, disposées à espace régulier. Trois portesportes ont pu être repérées. Ces mursmurs enserrent, au total, une superficie d'environ 45 ha.

    Intérieur d'une tombe rupestre d'Apamée (Jean-Sylvain Caillou (mission Zeugma). © Catherine Abadie Reynal (Mission Zeugma) - Toute reproduction interdite

    Intérieur d'une tombe rupestre d'Apamée (Jean-Sylvain Caillou (mission Zeugma). © Catherine Abadie Reynal (Mission Zeugma) - Toute reproduction interdite

    Une ville au réseau de rues orthogonales

    L'organisation de la ville se caractérise par un plan orthogonal, inspiré par les principes établis dès le Ve siècle av. J.-C. par Hippodamos de Milet. Les rues se croisent à angle droit, déterminant ainsi des îlots réguliers et allongés qui mesurent, avec de faibles variations, 42 mètres de largeur est-ouest sur 107 mètres de longueur nord-sud. Les îlots sont séparés par un réseau de rues orthogonales dont la largeur varie selon leur importance. Les voies situées dans l'axe des portes de la ville sont deux fois plus larges que les rues secondaires. On a donc une ville qui a probablement vu son étendue et son plan général fixés dès la fondation, mais qui, semble-t-il, ne fut pas entièrement réalisée : des zones intramuros paraissent ne pas avoir été bâties. Ce plan de type hippodamien est depuis longtemps considéré comme caractéristique des fondations grecques dans l'Orient hellénistique.