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    La méditationméditation, le préfrontal gauche et l'inhibitioninhibition... du réflexe de sursaut ! Des études récentes sur le fonctionnement de lamaslamas tibétains montrent que l'exercice de certaines méditations active tout particulièrement le cortex préfrontalcortex préfrontal, notamment gauche.

    La méditation active le cortex préfrontal. © Leninscape, Pixabay, DP
    La méditation active le cortex préfrontal. © Leninscape, Pixabay, DP

    En effet, les lamas prônent non seulement la curiosité sensorielle et l'acceptation, mais aussi l'exercice de ce qu'ils appellent « la pensée discursive », ce qui est une tentative d'exercice de la raison, de la capacité à considérer les conséquences à long terme, à adopter des processus d'analyse au niveau conceptuel, et non seulement au niveau sensoriel. Or, il se trouve que ce type d'exercice relève particulièrement des fonctionnalités du cortex préfrontal. Ainsi, le chercheur Ekman et son équipe ont remarqué qu'un lama pratiquant ce type de méditation peut quasiment annihiler un réflexe de sursaut qui normalement échappe totalement au contrôle de la volonté et ne peut être réprimé. Or, le réflexe du sursaut correspond à l'activité du tronc cérébraltronc cérébral, partie la plus primitive, reptilienne, du cerveaucerveau.

    Le stimulus utilisé pour les expériences d'Ekman a été un bruit équivalent à un coup de feu proche de l'oreille. Le réflexe de sursaut correspondant est si rapide qu'il ne peut être simulé et qu'il ne peut être réprimé, même chez des tireurs d'élite confirmés. Ces travaux laissent donc supposer que l'exercice de la méditation tendrait à développer et faciliter l'activité du cortex préfrontal et sa capacité de contrôle direct de structures primitives, et ainsi contrecarrer des mécanismes plus profonds et plus ancrés dans notre système cérébral. D'autres expériences suggèrent que le préfrontal peut également réguler le cerveau paléo-limbiquelimbique, et ainsi les rapports de force primitifs. 

    Image du site Futura Sciences

    Préfrontalité et QI

    Dans ses recherches sur le recrutement de l'intelligence préfrontale, OlivierOlivier Houdé a récemment décrit l'effet d'une dysfonction des structures et circuits cérébraux, pendant un test de résolutionrésolution de problèmes logiques, extraits du QI. Ainsi voit-on en imagerie cérébrale (IRMf ou imagerie par résonance magnétique fonctionnelleimagerie par résonance magnétique fonctionnelle) que les 90 % des participants qui ne résolvent pas les tests choisis ne recrutent pas efficacement leurs territoires préfrontaux. Par contre, 90 % de ceux qui avaient échoué d'abord réussiront d'autres exercices de même difficulté (quoique différents) après une courte séance où ils ont dû trouver eux-mêmes, non pas l'erreur de résultat, mais celle de leur raisonnement. En l'occurrence, ils avaient effectué un classement par ressemblance, alors que la bonne façon de penser est de réfléchir, chercher des causes et des effets, se demander ce que signifie réellement la question et chercher à y répondre sans restitution/transposition de connaissances ou expériences antérieures. Et lorsqu'ils résolvent ces nouveaux problèmes, ils recrutent à 90 % (!) leurs lobes préfrontaux.

    Cette étude montre bien que le quotient intellectuel (QI) n'est pas une caractéristique dépendant avant tout de la génétiquegénétique individuelle, mais qu'il est essentiellement une compétence à raisonner logiquement, qui s'apprend. Et... que l'on peut recruter son préfrontal, par exemple en quittant le connu et en s'engageant dans une réflexion logique. On verra plus tard que, dans notre modèle, la réflexion logique est une des « portesportes » vers le préfrontal, que notre mode automatique tend à garder fermées. Mais on peut apprendre à les ouvrir, comme les études ci-dessus le montrent et comme les résultats de nos travaux le suggèrent. Quelle meilleure façon de gérer et prévenir le stressstress que d'ouvrir ces portes, quand le « préfrontal frappe » par la fuite, la lutte ou l'inhibition ?