C'est en tout cas ce qu'affirment des chercheurs américains experts dans les problèmes de fertilité. En effet, le Dr P. Zavos a indiqué lors d'une conférence de presse lundi qu'après des mois d'essais il avait fini par réussir le clonage d'un embryon humain et que, si celui-ci donnait lieu à une grossesse, le bébé serait une fille.

au sommaire


    Toujours d'après le même scientifique, l'embryon humain cloné est actuellement conservé congelé. Son implantation chez une mère porteuse aurait dû avoir lieu en juillet, mais la mère porteuse a développé des complications obligeant à repousser la date de l'implantation. Celle-ci devrait avoir lieu avant la fin de l'année. Aucune précision n'a été donnée sur le pays où sera pratiquée l'implantation, si ce n'est que cela ne sera ni les Etats-Unis, ni le Royaume Unis, ni la France, ni l'Allemagne.

    L'embryon a été obtenu en fusionnant un oeuf humain vide avec une cellule de la granulosa (la granulosa est composée des cellules du folliculefollicule entourant l'ovocyte qui sécrètent les oestrogènes durant l'ovulation).
    L'embryon obtenu a été congelé au stade 8-10 cellules. Une fois décongelé, des tests génétiquesgénétiques seront effectués, avant son implantation, afin de s'assurer de l'absence d'anomalie chromosomiqueanomalie chromosomique.

    Des embryons hybrides homme-vache

    Avant d'arriver à obtenir l'embryon humain, de nombreux essais ont été effectués en créant des hybrideshybrides homme/vachevache, par fusionfusion soit entre des ovocytes de vache et des cellules de la granulosa de femmes, soit par fusion des ovocytes de vache avec des fibroblastesfibroblastes de la peau des hommes. Ces travaux ont porté sur 600 à 700 fusions, dont environ 200 auraient donné des embryons s'étant développés jusqu'au stade blastocyte (100 cellules). Cependant il précise bien qu'il n'a été question à aucun moment de créer des monstres en implantant ces embryons. Cela était juste un moyen pour cette équipe de mettre au point la technique de fusion des cellules.

    Scepticisme

    Même s'il est plus que probable qu'un jour nous nous réveillerons dans un monde qui aura vu naître le premier cloneclone humain, de sérieux doutes peuvent être émis sur cette annonce.
    Tout d'abord ces travaux n'ont fait, pour l'instant, l'objet d'aucune validation par un comité d'experts indépendants. D'ailleurs de nombreux détails sur les expériences sont manquants, le chercheur indiquant qu'il en donnerait plus lors du congrès annuel de la société américaine de médecine reproductive, qui se déroulera en Octobre au Texas.

    Ensuite de récents résultats (voir notre article) montrent qu'il existe une différence fondamentale entre des cellules de vache et des cellules de primateprimate au niveau de structures (appelées centromèrescentromères) qui permettent la répartition ordonnée des chromosomeschromosomes lors des divisions cellulaires. Or il a été montré que le clonageclonage modifiait ces structures aboutissant ainsi à un chaos génétique. Cependant il est possible que la nouvelle technique développée par cette équipe contourne ce problème. Mais en tout cas il semble clair que l'étude sur les embryons de vache ne peut avoir qu'un intérêt très limité pour le clonage humain au vu de ces différences.
    Enfin il est important de noter qu'actuellement le développement de l'embryon est arrêté à un stade de 10 cellules, c'est-à-dire très précocement. Or le clonage des animaux nous a enseigné que les anomalies génétiques apparaissaient justement plus tardivement lors du développement, et que des oeufs semblant tout à fait normaux pouvaient s'avérer totalement incapables de se développer davantage. De plus ces problèmes ne pourront pas être mis en évidence lors des tests génétiques pré-implantatoires.

    Il convient donc d'être très prudent sur la validité d'une telle annonce. Futura-Sciences vous tiendra bien évidemment informés des avancées réalisées dans ce domaine.