La très grande biodiversité de Madagascar est connue comme l'"un des plus grands mystères non résolus de l'histoire naturelle". Une équipe internationale de chercheurs vient de proposer une théorie permettant d'expliquer les niveaux extraordinaires d'endémisme végétal et animal de la grande île.

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    Lémurien (Lemur catta)

    Lémurien (Lemur catta)

    La longue séparationséparation de Madagascar d'avec l'Afrique et l'Inde n'explique que quelques aspects de l'endémisme. Les chercheurs ont trouvé intriguant le phénomène des distributions réduites de plantes et d'animaux sur l'île, phénomène dénommé micro-endémisme.

    La nouvelle théorie propose une explication de la présence d'un grand nombre d'espècesespèces sur des zones géographiques réduites à travers l'île. Dans certaines zones de faible altitude, ces animaux connaissent une situation d'isolement en raison de la configuration géographique, ce qui éclaire le phénomène de spéciation, d'évolution vers de nouvelles espèces.

    Des données existantes montrent que des changements climatiqueschangements climatiques substantiels sont intervenus durant la fin du Tertiaire, ainsi que plus récemment, durant le QuaternaireQuaternaire. Lorsque le climatclimat était sec et froid, de grandes régions de la Terre étaient recouvertes par des glaciersglaciers. A Madagascar, les habitats des altitudes supérieures sont, durant cette période, demeurés plus humides comparativement aux zones de plus faible altitude. Des groupes d'animaux se seraient réfugiés dans ces zones humideszones humides. Les autres se sont retrouvés réduits à des zones géographiques limitées : les bassins des rivières, avec leurs sources à des altitudes relativement faibles. Ceux-ci constituèrent des zones dans lesquelles les espèces ont été contraintes d'exercer leur aptitude à la survie et ont donné naissance à de nouvelles espèces. Les recherches sont publiées dans la revue Science du 19 mai 2006.