Publiés l'an dernier dans la revue Science, les travaux de George Ricaurte et ses collègues de l'Ecole de médecine de l'Université John Hopkins avaient fait grand bruit. A l'époque, ils établissaient pour la première fois un lien entre la consommation d'ecstasy et les risques de dommages au cerveau similaires à la maladie de Parkinson.

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    Neurones embryonnaires greffés dans le thalamus d'un rat adulte depuis deux mois. Coloration au violet de crésyl. Parkinson.Crédit : INSERM

    Neurones embryonnaires greffés dans le thalamus d'un rat adulte depuis deux mois. Coloration au violet de crésyl. Parkinson.Crédit : INSERM

    Un an plus tard, les chercheurs ont été obligés de revenir sur leurs déclarations après s'être rendus compte qu'ils étaient incapables de reproduire les résultats de leur expérience. Et pour cause !

    Après enquête, ils ont découvert qu'une erreur d'étiquetage les avait conduits à injecter à leurs cobayes de la méthamphétamine à la place d'ecstasy.

    Déjà en leur temps, les conclusions des chercheurs avaient été vivement critiquées, notamment celle qui évoquait les dangers de la drogue en faisant le lien avec le décès de deux singes au cours des dix années de l'expérience.

    Certains soupçonnent aujourd'hui George Ricaurte et Alan Leshner, directeur de l'American Academy for the Advancement of Science (AAAS) qui publie la revue Science, et ancien patron de la National Institute on Drug Abuse, d'avoir précipité la publication des résultats afin d'apporter des arguments scientifiques supplémentaires en faveur du Anti-Rave Act. Cette loi, alors en discussion au Congrès américain, devait permettre de condamner les propriétaires des barsbars et discothèques au courant de ventes d'ecstasy dans leur établissement.