Elle s'appelle Heartlander. Elle peut ramper à même la surface du cœur, même quand il bat, pour injecter des médicaments ou installer une sonde. Avec ses deux centimètres, cette chenille évite d'ouvrir la cage thoracique.

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    Introduit sous le sternum, ce minuscule instrument est glissé sous le péricarde et engage alors une reptation pour transporter une aiguille d'injection, une sonde de stimulation ou, un jour peut-être, des cellules souches.Crédit  : The Robotic

    Introduit sous le sternum, ce minuscule instrument est glissé sous le péricarde et engage alors une reptation pour transporter une aiguille d'injection, une sonde de stimulation ou, un jour peut-être, des cellules souches.Crédit : The Robotic

    HeartLander n'est pas encore tout à fait au point mais a déjà fait ses preuves. Son concepteur, Cameron Riviere, de l'institut de robotiquerobotique de l'Université de Carnegie Mellon (Pittsburgh), l'a testé sur un cœur vivant de porc. Ce robotrobot téléguidé est parvenu à injecter un colorant et à installer une sonde de stimulation cardiaque.

    Pour introduire dans le corps ce petit engin de deux centimètres de long Heartlander dans le corps, deux incisions suffisent. La première, de 20 millimètres, ménage une ouverture dans la peau.

    Image du site Futura Sciences

    Avec ses deux centimètres, il se faufile facilement. Avec ses ventouses, il adhère sans égratigner.
    Crédit : The Robotics Institute, Carnegie Mellon University

    Elle doit se situer sous le sternum, ce qui donne accès au cœur et permet de pratiquer la seconde incision, de 10 millimètres, dans le péricarde (cette enveloppe qui emballe le cœur). Le chirurgien peut alors glisser un faisceau de tubes très fins au bout duquel s'agite Heartlander. Cette chenille souple est composée de deux parties, adhérant à la surface du cœur (plus précisément à l'épicarde) par succion, et se déplace par des mouvementsmouvements successifs d'extension et de contraction. Tandis que la moitié postérieure s'accroche, la partie antérieure se décolle de la surface et la chenille s'allonge. Sa « tête » se pose plus loin, actionne sa ventouse et se fixe sur l'épicarde. La moitié postérieure se détache et la chenille se contracte pour que l'arrière du robot se colle à nouveau.

    Cœur battant

    Grâce à cette reptation, Heartlander progresse à 5,3 millimètres par seconde tout en restant fermement attaché à la surface du cœur même quand il bat et ce sans l'abîmer. Les premiers essais ont d'ailleurs eu lieu sur un ballon. Heartlander traîne derrière lui une série de cathéters, pour actionner les ventouses mais aussi, éventuellement, pour apporter un produit à injecter. Cet instrument téléguidé se pilote à l'aide d'un joystickjoystick, ses mouvements étant suivis soit à l'aide d'un traceur magnétique soit par visualisation directe aux rayons Xrayons X.

    Pour l'instant, Heartlander reste un prototype. Le bilan de ses résultats sera prochainement publié mais il faudra probablement attendre quelques années avant de le voir pénétrer à l'intérieur d'un corps humain...