Les tests chez l’animal se poursuivent pour Vasalgel, ce polymère qui, injecté dans le canal déférent, empêche le passage des spermatozoïdes. Après des résultats encourageants chez le lapin, il montre maintenant son efficacité chez le macaque rhésus.

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    La contraception masculine a peu évolué au cours des dernières décennies. Elle se limite essentiellement au préservatif et à la vasectomie. Cette dernière solution, si elle a comme avantage d'être de longue duréedurée, présente comme inconvénient majeur d'être difficilement réversibleréversible. Alors qu'il existe une demande pour une contraception masculine de longue durée et réversible, la recherche s'active dans ce domaine, sans qu'aucun nouveau produit ne soit arrivé récemment sur le marché.

    Vasalgel est un polymèrepolymère de haut poids moléculaire, composé d'acideacide styrène-alt-maléique dissous dans du diméthylsulfoxyde. Une fois injecté dans le canal déférent, il forme un hydrogelhydrogel qui adhère aux tissus, remplit la lumièrelumière du canal et bloque le passage des spermatozoïdes. Chez le lapin, Vasalgel a montré son efficacité sur 12 mois. D'après un communiqué, le dispositif serait réversible chez le lapin. Vasalgel présente aussi comme avantage de ne pas utiliser d'hormoneshormones.

    Les injections de Vasalgel testées sur des singes

    L'objectif de cette étude de l'université de Californie était donc de tester Vasalgel chez des animaux plus grands et plus proches de l'espèceespèce humaine : des macaques rhésusmacaques rhésus. Le problème de la contraception se pose aussi pour ces primatesprimates qui vivent dans des zoos, chez qui la vasectomie est utilisée pour réduire le nombre des naissances.

    Seize adultes mâles ont reçu les injections de Vasalgel. Après une semaine, ils sont retournés vivre avec trois à neuf femelles. Sept mâles sont restés de manière permanente avec des femelles pendant deux années. Aucune grossessegrossesse n'a eu lieu chez ces femelles. L'article paru dans Basic and Clinical Andrology note tout de même quelques complications jugées « mineures » : un incident lié à une mauvaise mise en place du gelgel dans le canal déférent et un granulome spermatique.


    Vasalgel, le contraceptif masculin du futur ?

    Article de Marie-Céline Jacquier, paru le 31/03/2016

    Testé sur des lapins, Vasalgel s'est révélé efficace jusqu'à 12 mois après son injection dans le canal déférent. Cette technique prometteuse de contrôle de la fertilité masculine, qui bloque mécaniquement le passage des spermatozoïdes, pourrait être commercialisée dans deux ans.

    Chaque année, dans le monde, surviendraient environ 85 millions de grossesses non désirées, la moitié donnant lieu à un avortement. Même si des méthodes de contraception existent, elles peuvent échouer pour différentes raisons : manque d'accessibilité aux médicaments, effets secondaires indésirables poussant les couples à chercher d'autres solutions... Chez l'homme, les principaux moyens de contraception existants sont le préservatif et la vasectomie, seule solution efficace à long terme.

    Mais la vasectomie présente un inconvénient : l'opération est quasiment irréversible. C'est pourquoi il existe aujourd'hui une demande pour une contraception masculine efficace et non hormonale. Une des cibles est le canal déférent qui transporte les spermatozoïdes de l'épididyme vers le canal éjaculateur.

    Dans cette optique, la fondation Parsemus, aux États-Unis, a développé Vasalgel, un polymère de haut poids moléculaire qui contient de l'acide maléique-styrène (acide SMA). Le principe est de bloquer le canal déférent avec cet hydrogel qui laisse passer les fluides mais pas les spermatozoïdes. L'hydrogel adhère au tissu, emplit la lumière du canal et agit comme une barrière mécanique. Son action est présentée comme réversible.

    Vasalgel est un polymère qui forme un hydrogel une fois injecté dans le canal déférent. © <em>Parsemous Foundation</em>

    Vasalgel est un polymère qui forme un hydrogel une fois injecté dans le canal déférent. © Parsemous Foundation

    Un contraceptif efficace à long terme, réversible et sans hormones

    Lors d'une étude décrite dans la revue Basic and Clinical Andrology, les chercheurs ont mesuré l'efficacité contraceptive du gel, à deux concentrations. 15 lapins mâles ont reçu une injection bilatérale de Vasalgel à différentes doses. 3 sont décédés. Sur les 12 lapins restants, 11 n'avaient plus de spermatozoïdes dans leur spermesperme peu de temps après l'injection (azoospermieazoospermie). Le douzième avait un peu de spermatozoïdes (oligospermie) avant d'être finalement considéré plus tard comme « azoospermique », l'azoospermie était constatée dans les échantillons 29 à 36 jours après l'implantation, et a duré sur 12 mois.

    Les deux concentrations testées ont efficacement empêché le passage des spermatozoïdes. L'injection du gel dans le canal déférent est rapide et simple, et les essais sur l'animal montrent que l'effet est de longue durée. Comme l'explique Donald Waller, de l'université de l'Illinois (Chicago), qui a dirigé ces travaux : « Les résultats de notre étude chez les lapins étaient encore meilleurs que prévu. Vasalgel produit un effet contraceptif très rapide qui a duré tout au long de l'étude en raison de ses excellentes propriétés d'hydrogel ».

    Les essais cliniques chez l'homme devraient commencer en 2016, d'après la fondation. Si tout se passe bien, le gel pourrait être commercialisé en 2018. Même s'il ne protège pas des MSTMST, il offrirait d'autres possibilités de contrôle des naissances. La fondation souhaite le proposer à un prix abordable pour le plus grand nombre.