Une nouvelle étude réalisée chez la souris montre que le sommeil favorise la production de myéline, une substance graisseuse qui protège les fibres neuronales et augmente la vitesse de l’influx nerveux. De quoi nous inciter à nous ménager...

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    Nous passons plus d'un tiers de notre vie à dormir. Le sommeil est essentiel pour se maintenir en forme. Il permet de récupérer d'une journée chargée et d'en redémarrer une nouvelle avec enthousiasme. Il joue également un rôle dans de nombreuses fonctions vitales comme la croissance, la maturation cérébrale, la régulation du poids et la consolidation de la mémoire. Des études ont d'ailleurs montré que de nombreux gènes étaient activés au cours de l'endormissement.

    Apprendre à ménager son sommeil est donc primordial pour garder un bon équilibre physiquephysique et psychique. Un manque ou une mauvaise qualité des nuits peut en effet avoir un impact important sur la santé et le bon déroulement de la vie de tous les jours. Il augmente le risque de développer certaines maladies comme le diabète, les problèmes cardiovasculaires, l'obésité et les troubles dépressifs.

    Schéma d’un neurone. (1) dendrite, (2) axone, (3) nœud de Ranvier, (4) extrémité de l’axone, (5) myéline, (6) corps cellulaire, (7) noyau. La myéline protège le neurone et améliore la vitesse de progression de l’influx nerveux dans l’axone. © NickGorton, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    Schéma d’un neurone. (1) dendrite, (2) axone, (3) nœud de Ranvier, (4) extrémité de l’axone, (5) myéline, (6) corps cellulaire, (7) noyau. La myéline protège le neurone et améliore la vitesse de progression de l’influx nerveux dans l’axone. © NickGorton, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    Sur ce plan, la France ne fait pas office de bon élève. Une enquête réalisée à l'occasion de la journée nationale du sommeil en mars 2013 a révélé des chiffres alarmants. Près d'un tiers des Français dormiraient moins de six heures par nuit, un temps insuffisant pour permettre à l'organisme de récupérer convenablement.

    Dormir pour mieux protéger ses neurones

    Une nouvelle étude, publiée dans la revue The Journal of Neuroscience vient enfoncer le clou sur l'importance du repos. Les chercheurs de l'University of Wisconsin-Madison ont montré que dormir augmentait la production de myéline, une substance graisseuse essentielle puisqu'elle protège les fibres nerveusesfibres nerveuses et permet d'intensifier la vitessevitesse de propagation des messages dans le cerveau. Chez les personnes atteintes de sclérose en plaques, la myéline est attaquée par des processus inflammatoires, ce qui provoque un ralentissement de l'influx nerveuxinflux nerveux. Le nom de cette maladie provient d'ailleurs de la formation de plaques sur les neuronesneurones aux endroits ou la myéline a disparu.

    Au cours de ces travaux, les auteurs se sont penchées sur les oligodendrocytes, des cellules de soutien qui fabriquent la myéline au niveau du cerveau. Ils ont comparé l'expression de leurs gènes chez des souris ayant dormi ou ayant été forcées à rester éveillées. Les scientifiques se sont alors rendu compte que les gènes impliqués dans la synthèse de la myéline étaient activés au cours du sommeil. En revanche, les gènes associés à la mort cellulaire et à la réponse au stressstress s'allumaient chez les souris privées de sommeil.

    Des études plus poussées ont montré que les cellules à l'origine des oligodendrocytes se divisaient deux fois plus rapidement au cours du sommeil, et en particulier pendant le sommeil paradoxal c'est-à-dire la période pendant laquelle les rêves se produisent.« Ces découvertes montrent comment le manque de sommeil peut endommager l'activité du cerveau » explique Mehdi Tafti, chercheur suisse à l'université de Lausanne. Ces résultats mettent à nouveau en lumièrelumière l'importance du sommeil sur la santé et en particulier sur le bon fonctionnement du cerveau. Chez les personnes atteintes de sclérose en plaquessclérose en plaques, dormir serait particulièrement critique afin de limiter les symptômessymptômes de la maladie.