Des chercheurs ont mis en évidence la présence du virus du SRAS (ou pneumonie atypique) chez trois animaux exotiques vendus dans des marchés en Chine. Ces résultats sont importants puisqu'ils permettent d'envisager de pouvoir arrêter l'épidémie à sa source. Ils devraient aussi permettre de reconstituer l'historique de la propagation de ce virus qui a causé près de 700 morts et infecté environ 8100 personnes.

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    La civette Paguma larvata

    La civette Paguma larvata

    Les chercheurs pensent que la civette (Paguma larvata) pourrait être l'hôte naturel du coronavirus responsable de l'épidémie de pneumonie atypiquepneumonie atypique. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé 25 animaux provenant d'un marché local de la province de Guangdong d'où l'épidémie semble originaire.

    Le coronavirus identifié chez plusieurs espèces

    Le coronavirus a été identifié chez 6 civettes (petit mammifèremammifère carnivorecarnivore d'Asie ressemblant à un chat -voir photo-). Le virus a aussi été mis en évidence chez le blaireau. Il semble très probable que le virus soit passé directement de l'animal à l'homme.
    Ces animaux exotiquesexotiques sont considérés comme des mets délicats en Chine. Cependant la manière dont le virus se serait transmis à l'homme demeure encore inconnue. En effet plusieurs modes de transmission sont possibles.

    • Une contamination par ingestion de viande contaminée. Le problème est que dans ce cas-là, le virus aurait dû résister à la cuisson (sauf si cette viande est consommée crue), puis aux sucs digestifs de l'estomacestomac.
    • Il est possible que la contamination ait eu lieu par contact avec le sang ou des fluides biologiques d'un animal infecté, lors de la préparation de la viande par exemple.
    • Une autre possibilité est que le virus se soit transmis à la faveur d'une morsuremorsure par un de ces animaux.

      Chaîne de transmission

      Le coronavirus a donc été isolé dans les sécrétionssécrétions respiratoires de la civette Paguma larvata. Les premières analyses des séquences des différents isolats, suggèrent que le virus identifié chez cet animal serait un précurseur au virus humain. Des résultats immunologiques indiquent que le sang et le sérumsérum des animaux infectés bloquent la multiplication du virus humain. Inversement le sérum humain est capable de bloquer la propagation du virus animal. Ces résultats montrent que les deux virus sont très proches.

      Il est cependant possible que la civette ne soit pas l'hôte original du virus, mais simplement un intermédiaire dans la chaîne de transmission du virus. Une telle chaîne peut ainsi amplifier la dangerosité du virus.
      Par exemple, le virus Nipahvirus Nipah apparu en Malaisie en 1999 tuant 100 personnes provenait des cochons. Cependant il a été montré que l'hôte naturel de ce virus est une chauve-sourischauve-souris. Le passage par le cochon provoqua une augmentation de la virulence du virus.
      L'OMSOMS à donc indiqué qu'il fallait arrêter immédiatement le commerce de ces animaux pour la consommation humaine.

      Une pandémie mondiale

      Deux nouvelles études épidémiologiques ont conclu que le virus du SRAS est suffisamment contagieuxcontagieux pour créer une pandémiepandémie mondiale, si la transmission du virus n'est pas arrêtée. Ces travaux publiés aujourd'hui dans la revue Science, indiquent qu'en l'absence de mesure d'isolement un malade contaminait en moyenne de 2 à 4 personnes. Cependant, le virus du SRAS n'est heureusement pas extrêmement infectieux. En comparaison, une personne infectée par le virus de la variolevirus de la variole contamine en moyenne 6,5 personnes.
      Les deux études concluent que la propagation du virus pourrait être enrayée par des mesures de mise en quarantaine des malades très strictes.

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