Le nombre de cas mondiaux s'évalue actuellement à environ 900 et l'épidémie progresse dans la monde alors que, au Mexique, le pays d'origine, le pic est passé. La maladie aurait fait une vingtaine de morts et la question du jour est l'évaluation de la virulence et de la dangerosité de ce virus A/H1N1, sachant que la grippe traditionnelle fait chaque année des centaines de milliers de victimes sur la planète.

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    José Angel Cordova, ministre mexicain de la santé, vient d'annoncer une diminution des cas recensés depuis le pic épidémique, désormais situé le 24 avril. Felipe Calderon, le président de la république, parle de « mesures discriminatoires » prises « par ignorance ou désinformation ». En France, les vols en provenance du Mexique arrivant à l'aéroport  de Roissy seront dirigés dès mardi vers une zone spéciale. En Chine, 70 passagers revenant du Mexique ont placés en quarantaine.

    Au total, 22 personnes seraient décédées au Mexique et, sur la planète, une vingtaine de pays ont déclaré des cas suspects. Dimanche soir, l'OMS (Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé), qui avait passé l'alerte mondiale au niveau 5, annonçait 898 cas avérés, dont 506 au Mexique. En France, le ministère de la santé a confirmé deux nouveaux cas (deux personnes ayant séjourné au Mexique), dont l'état est bénin. Le compte s'établit donc à quatre cas confirmés et huit probables.

    Les scientifiques s'interrogent désormais sur la virulence de l'agent grippal A/H1N1. Richard Besser, responsable des CDC (Centres de contrôle et de préventionprévention des maladies), cité par l'agence Reuters, estime que « nous avons des signes encourageants sur le fait que ce virus ne semble pour l'heure pas plus virulent qu'une souche de grippe saisonnière », laquelle fait chaque année entre 250.000 et 500.000 victimes dans le monde.

    Un nom pris en grippe

    Pour l'OMS, la voie de contamination entre le porc et l'homme est le contact direct avec l'animal et non pas la consommation de viande. Le virus peut d'ailleurs passer dans l'autre sens. Les autorités canadiennes viennent en effet de confirmer un cas d'infection d'un porc par contact avec un humain porteur du virus.

    Il semble bien que l'épidémie puisse rapidement décliner. Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, justifie les mesures prises en expliquant que le risque d'une seconde vaguevague à l'automneautomne prochain, et bien plus dangereuse, existe toujours et que « si je passe à côté et que nous ne sommes pas préparés, alors j'aurais failli à ma tâche. Je préfère qu'il y ait un excès de préparation que l'inverse ».

    Pendant ce temps, on discute beaucoup sur le nom à donner à cette maladie infectieuse. Le terme de « grippe porcinegrippe porcine » a été rejété par l'OMS, pour éviter d'effrayer les consommateurs de viande et de faire chuter les ventes de porc, au grand dam des scientifiques qui, eux, voient ce virus A/H1N1 comme d'origine porcine. Un temps utilisée, l'expression « grippe mexicaine » a fait bondir Felipe Calderon, qui n'apprécie pas davantage la « grippe nord-américaine ». Mieux vaut donc en rester à un consensuel « grippe A » ou « grippe A/H1N1 ».