L'infection grippale poursuit sa progression, y compris en Europe, malgré la chaleur estivale. Les responsables s'inquiètent de la situation dans les pays en développement, faiblement touchés mais ne disposant pratiquement pas de moyens de lutte.

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    Le virus A(H1N1) semble apprécier l'Europe. © Karelmedical/Fotolia

    Le virus A(H1N1) semble apprécier l'Europe. © Karelmedical/Fotolia

    Alors que les spéculations vont bon train sur l'ampleur de la menace que la grippe A(H1N1)grippe A(H1N1) pourrait représenter à l’automne prochain en France, le bilan mondial ne cesse de s'alourdir. Près de 60.000 cas (59.814 exactement, dont 263 mortels) ont en effet été confirmés par l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé (OMS) dans son point de situation de vendredi dernier (contre 15.000 fin mai).

    En première ligne, vient le Royaume-Uni, dont les autorités rapportent 692 nouveaux cas en moins de 48 heures. Une homme est décedé ce week-end en Ecosse. A ce jour, 3.597 personnes ont déjà été infectées outre-Manche. C'est pratiquement 14 fois plus qu'en France, alors que notre pays est loin d'être épargné. L'Institut de Veille sanitaireInstitut de Veille sanitaire (InVS) en effet, a déjà signalé 239 cas vendredi dernier.

    Hors Europe, c'est vers le continent américain - où la maladie s'est déclarée - que les regards se tournent. Aux Etats-Unis, la barre symbolique des 20.000 cas est largement dépassée avec 21.449 personnes infectées, dont 87 ont perdu la vie. Même inquiétude au Canada, où 274 nouveaux cas dont 4 mortels, ont été enregistrés en 48 heures. Le nouveau bilan dans le pays fait désormais état de 6.732 cas. Au Mexique, 8.279 personnes ont déjà croisé le chemin du virus A(H1N1) et 116 y ont succombé.

    Pas de vaccin pour le Tiers-monde ?

    Mais contrairement aux apparences, la menace la plus sérieuse pourrait bien venir des cas - jusque-là peu nombreux - signalés dans plusieurs pays en développement : deux en Ethiopie, 2 au Honduras, 34 à Cuba, 11 au Sri Lanka... Dépourvus de systèmes de veille sanitaire efficaces et surtout de moyens suffisants pour la prise en charge des malades (antivirauxantiviraux, masques de protection...), ces pays pourraient constituer autant de foyers d'épidémie.

    Or, à ce jour, aucun laboratoire ne s'est encore lancé dans la production d'un vaccin pandémique à grande échelle. Certes, le français Sanofi Pasteur et le britannique GSK disposent de candidats-vaccins dans les starting-blocks. Le feufeu vert de l'OMS se fait pourtant toujours attendre. Quant au suisse Novartis, s'il a déjà produit un premier lot de vaccins contre le virus A, il paraît écarter toute donation aux pays les plus démunis.