La cigarette électronique est considérée comme une aide antitabac, au même titre que les patchs et autres substituts à la nicotine. Mais contrairement à ces derniers, elle ne bénéficie pas d'une autorisation de vente en pharmacie. 

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    Les pharmaciens ne devraient pas vendre de cigarettes électroniques. © Phovoir

    Les pharmaciens ne devraient pas vendre de cigarettes électroniques. © Phovoir

    • À lire, notre dossier sur le tabac 

    L'Agence française de sécurité des produits de santé (Affsaps) vient de le rappeler : les cigarettes électroniquescigarettes électroniques « ne peuvent pas être vendues en pharmacie car elles ne figurent pas sur la liste des produits dont la délivrance y est autorisée ». Voilà qui est clair. Pourtant, de nombreux pharmacienspharmaciens en proposent à leurs clients. Le Conseil national de l'ordre des pharmaciens (CNOPH) confirme l'interdiction... et plaide la bonne foi de professionnels insuffisamment informés.

    Xavier Desmas, conseiller au CNOPH représentant la section A, celle des titulaires d'officines, se veut extrêmement clair : « La position du Conseil national de l'ordre est simple. Les cigarettes électroniques ne font pas partie de la liste arrêtée par le ministre concernant les produits dont il peut être fait commerce dans les officines. Dès lors, il est pour nous anormal de trouver des cigarettes électroniques dans les pharmacies ».

    Il n'est pourtant pas rare de voir des pharmaciens proposer ces cigarettes. Certains même les disposent bien en évidence sur leur comptoir, près des caisses. « Ils contreviennent aux règles du code de la Santé publique, et à ce titre ils peuvent être poursuivis », renchérit Xavier Desmas.

    Selon lui, cet état de fait tient principalement à un manque d'informations. « Je l'expliquerais plus par la méconnaissance que par toute autre volonté. Le communiqué de l'Afssaps va leur rappeler le positionnement de ce type de produit. À notre niveau, nous allons publier un article sur les cigarettes électroniques dans notre prochain bulletin. »

    Utilisation pas sans risques

    L'Afssaps rappelle qu' « aucun type de cigarette électronique ne dispose d'une Autorisation de mise sur le marchéAutorisation de mise sur le marché (AMM), aucun fabricant n'ayant déposé de demande en ce sens ». Ces produits doivent donc être considérés comme des produits de consommation courante. À ce titre, les cigarettes électroniques « doivent répondre à l'obligation générale de sécurité conformément aux dispositions du Code de la consommation ».

    Pour la sécurité d'emploi, on est loin du compte. L'Afssaps recommande donc « de ne pas consommer ce type de produit, [qui] expose les utilisateurs qui n'étaient dépendants ni aux cigarettes, ni à la nicotine, à un risque de dépendance primaire. »

    Dans un rapport technique publié en 2010, le groupe d'étude de l'OMS sur la réglementation des produits du tabac affirmait que « les cigarettes électroniques ne pouvaient pas être considérées comme une thérapie légitime permettant d'aider les fumeurs à cesser de fumer. L'OMS n'a connaissance d'aucune preuve scientifique étayant l'affirmation des entreprises qui commercialisent la cigarette électronique, selon laquelle celle-ci pourrait aider les gens à cesser de fumer ».