Les médicaments contenant du Buflomédil, un vasodilatateur, seront peut-être retirés du marché après les accusations portées par la revue Prescrire. Une affaire à suivre…

au sommaire


    Le buflomedil est un médicament dont le rapport bénéfice/risque est jugé défavorable. © DR

    Le buflomedil est un médicament dont le rapport bénéfice/risque est jugé défavorable. © DR

    Après le scandale de l'affaire du Médiator, médicament qui aurait fait plus de 500 morts, voire 2.000 selon certaines sources, c'est au tour du Buflomédil d'être sur la sellette. Ce médicament, indiqué comme vasodilatateur pour traiter l'artérite et diminuer le phénomène de Raynaud, était déjà connu depuis 2006 pour être un médicament à « marge thérapeutique étroite », c'est-à-dire un médicament dont la dose minimale indiquée est proche de la dose à risques pour les patients.

    Selon un rapport de l'Afssaps daté de 2006, il serait responsable d'atteintes neurologiques (myoclonies, convulsionsconvulsions, état de mal épileptique) et cardiovasculaires (hypotension, troubles du rythme, arrêt cardiaquearrêt cardiaque). De plus, selon la revue Prescrire du 3 janvier, il serait « sans intérêt thérapeutique démontré ».

    Plusieurs cas mortels

    Il avait depuis été retiré du marché mais uniquement sous sa forme de comprimé de 300 milligrammes, étant donné son rapport bénéfice/risque jugé défavorable par l'Afssaps. Une toxicitétoxicité aiguë pouvait être atteinte par la prise unique de 3 grammes (volontaire ou accidentelle), c'est-à-dire l'équivalent d'une boîte de ce médicament. Mais les formes moins dosées n'ont pas été retirées du marché, et malgré une baisse de la consommation de ce médicament, des patients ont continué à prendre le traitement et à être soumis aux risques.

    Toujours selon la revue Prescrire, « plusieurs dizaines de cas d'effets indésirables graves » ont été recensés entre 2007 et 2009, « dont plusieurs mortels ». La revue Prescrire préconise donc le retrait du médicament de la vente. Suite à cette recommandation, Philippe Even, président de l'Institut Necker, a expliqué sur Europe1 qu'il ne l'avait « jamais vue se tromper ».