Le NSABB, l’instance américaine chargée d’évaluer les risques à propos de la biosécurité, a finalement changé sa position et approuve la publication des deux études polémiques portant sur des virus de la grippe H5N1 créés en laboratoire. Le débat qui dure depuis décembre dernier est donc sur le point de prendre fin.

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    La grippe H5N1 aurait un taux de mortalité proche des 60 % mais n'est pas contagieuse. Les chercheurs ont réussi à faire muter le virus chez des furets, le rendant très facilement transmissible d'un individu à l'autre. Mais la plupart d'entre eux ont survécu, la grippe se manifestant de façon moins virulente. © Alain Grillet, Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    La grippe H5N1 aurait un taux de mortalité proche des 60 % mais n'est pas contagieuse. Les chercheurs ont réussi à faire muter le virus chez des furets, le rendant très facilement transmissible d'un individu à l'autre. Mais la plupart d'entre eux ont survécu, la grippe se manifestant de façon moins virulente. © Alain Grillet, Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis. C'est ce que doivent se dire les deux équipes scientifiques auteurs des études sur un virus mutant de la terrible grippe H5N1. Le National Science Advisory Board for Biosecurity (NSABB), un département du ministère de la Santé des États-Unis, en charge des questions relatives au bioterrorisme, a finalement voté, au terme d'une réunion de deux jours, pour la publication des deux articles polémiques.

    Le NSABB avait soulevé la polémique en décembre 2011 en demandant aux revues Nature et Science de ne pas divulguer les résultats des travaux de Ron Fouchier (Centre médical Érasme, Rotterdam) et de Yoshihiro Kawaoka (université du Wisconsin), au nom des risques qu'ils faisaient encourir à la population. Les chercheurs avaient accepté de mettre leurs recherches en pause afin de permettre un débat international.

    Après révision des articles, le NSABB a finalement suivi le chemin tracé par l'OMSOMS qui avait appelé à une publication intégrale des deux papiers, y voyant plus de bénéfices que de risques pour la santé humaine. Cependant, il y a juste une petite nuance. Si l'instance américaine approuve que soit révélé dans Nature tout le travail de Yoshihiro Kawaoka, elle demande que seules les données, les méthodes et la conclusion de l'étude néerlandaise figurent dans Science.