Une nouvelle étude réalisée sur des souris confirme que sauter des repas favoriserait une augmentation du tissu adipeux au niveau du ventre. Rassasiées, les souris ne mangent plus durant des heures. Un comportement qui a tendance à modifier leur métabolisme et provoquerait l'activation des gènes qui favorisent le stockage des matières grasses.


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    Loin de favoriser la perte du poids, sauter des repas pourrait favoriser l'augmentation du tissu adipeux au niveau du ventre. © staticnak, shutterstock.com

    Loin de favoriser la perte du poids, sauter des repas pourrait favoriser l'augmentation du tissu adipeux au niveau du ventre. © staticnak, shutterstock.com

    Sauter des repas pourrait favoriser une prise de poids au niveau du ventre, suggère une étude récente effectuée sur des souris à l'université d'État de l'Ohio (États-Unis). Les souris qui ont mangé seulement un grand repas par jour ont développé une résistancerésistance à l'insuline, condition associée au pré-diabète. Quand le foie ne répond plus correctement à l'insuline, il continue à produire du glucose, ce qui entraîne un taux trop important de sucre dans le sang. Celui qui est en trop est emmagasiné sous forme de tissu adipeux blanctissu adipeux blanc, la graisse qui stocke l'énergieénergie, à l'inverse du tissu adipeux bruntissu adipeux brun, qui la brûle.

    Au début de l'étude, les chercheurs ont imposé un régime à ces mêmes souris qui ont perdu du poids. Celles du groupe témoin, au contraire, ont eu un accès libre à la nourriture en continu. À la fin de l'intervention, les souris ayant subi des restrictions alimentaires ont repris presque tout le poids qu'elles avaient perdu, ayant presque rattrapé leurs paires au groupe témoin à la fin de l'étude. Et même si elles étaient un peu plus minces à la fin de l'étude, celles initialement soumises au régime avaient plus de massemasse adipeuse au niveau du ventre (ou ce qui se rapproche le plus chez les souris de la graisse abdominale chez les êtres humains), comparées aux souris nourries en continu. En plus d'être peu esthétique, ce type de tissu adipeux est associé à la résistance à l'insulinerésistance à l'insuline, ainsi qu'à un risque accru du diabète de type 2 et des maladies cardiovasculairesmaladies cardiovasculaires.

    L’<a title="Maigrir sans régime, c'est possible !" target="_blank" href="//www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/medecine-maigrir-regime-cest-possible-665/page/2/">obésité</a> est due à un déséquilibre entre les apports nutritionnels et la dépense énergétique. © Fj.toloza992, <em>Wikimedia Commons</em>, cc by sa 3.0
    L’obésité est due à un déséquilibre entre les apports nutritionnels et la dépense énergétique. © Fj.toloza992, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    Ce n’est pas pour autant un prétexte au grignotage

    Les résultats de l'étude n'indiquent pas que manger plusieurs petits repas tout au long de la journée puisse favoriser la perte de poids, indique Martha Belury, professeure de nutrition humaine à l'université d'État de l'Ohio. « Mais c'est certain qu'on ne devrait pas sauter des repas afin d'éliminer les caloriescalories, puisque ça dispose le corps à de plus grandes fluctuations dans les taux d'insuline et de glucose, et ça pourrait disposer au développement du tissu adipeux plutôt qu'à sa perte », observe-t-elle.

    Même si l'étude s'est effectuée avec des souris, Martha Belury note que le comportement de ces rongeursrongeurs au régime a rappelé celui des êtres humains face aux restrictions alimentaires. En réponse à la privation des calories, les souris ont notamment développé un réflexe de « gloutonglouton », ingérant beaucoup de nourriture à la fois, jusqu'à être tellement rassasiées qu'elles n'ont pas remangé jusqu'à 20 heures après.

    Ce comportement, alternant boulimieboulimie et privation, semble avoir bousculé le métabolismemétabolisme des souris, et l'équipe de recherche postule que c'est cela qui a provoqué les fluctuations trop importantes dans la production de l'insuline. Les chercheurs ont également observé chez ces mêmes souris plus d'inflammationsinflammations et l'activation des gènes qui favorisent le stockage des matièresmatières grasses, selon l'étude, publiée dans la revue Journal of Nutritional Biochemistry.