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Vincent Badeau

Vincent Badeau

Biologie forestière

1965 -

La science ne vit pas cachée au fond des laboratoires. Les chercheurs sont des citoyens ordinaires. Les questions de science doivent s'exposer au grand jour. Voilà déjà trois bonnes raisons de soutenir Futura-Sciences. Connecter, sans intermédiaire, la Recherche et le Citoyen est certainement le meilleur, mais trop rare, moyen de vulgariser sans déformer. Communiquer en français dans le domaine de la science est encore plus rare, voire exceptionnel. Voilà encore deux bonnes raisons pour souhaiter longue vie à Futura-Sciences. Est-il nécessaire d'en chercher d'autres ? Alors, pour une dédicace ronflante et pour plagier Montaigne, disons que Futura-Sciences permet à «celui qui cherche la vraie science de la pêcher là où elle se trouve».

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Biographie

-- Né au Creusot (71) en 1965 où j'ai suivi toute ma scolarité jusqu'au bac D

-- Premier et second cycle universitaire à l'Université de Bourgogne (Dijon) de 1884 à 1988

-- Diplôme d'Etudes Approfondies puis Thèse de Biologie Forestière à l'Université Henri PoincaréHenri Poincaré, Nancy I, entre 1989 à 1994.

-- Recruté comme Ingénieur de Recherche à l'INRA depuis fin 2001, c'est-à-dire bien après ma thèse, après avoir occupé des fonctions de chargé d'études contractuel, sur des sujets passionnants mais dans des situations relativement précaires, auprès de divers organismes privés et publics de 1990 à 2001 (Vilmorin SA, Sol conseil - Strasbourg, Département Santé des Forêts - Ministère de l'AgricultureAgriculture, Office National des Forêts),

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métier

L'écologie est une science encore récente dans l'histoire de la connaissance du monde vivant. Elle repose sur des disciplines variées, des sciences naturelles à la biologie moléculaire, de la climatologie à la génétique, des mathématiques à l'évolution … L'écologie s'intéresse à un grand nombre d'acteurs, de l'organisme à la population, de la communauté au biome … L'écologiste pose un pied dans le statique et l'autre dans le dynamique. L'écologie regarde la saison, l'année, le millénaire … L'écologie cherche dans le passé des clés pour comprendre l'avenir. Même en réduisant le champ d'investigation au monde végétal ; en le réduisant encore à la forêt et en ne considérant plus que la part des forêts tempérées de l'hémisphère nord, le champ d'investigation reste immense … Pas vraiment de quoi s'ennuyer en somme … Ouverte, par essence, sur le monde qui nous entoure, l'écologie est également une science ouverte sur les communautés scientifiques. La définition et la réalisation d'un projet passent souvent, pour ne pas dire toujours, par la mobilisation des compétences dans différentes disciplines (météorologie, climatologie, pédologie, botanique, physiologie, spectrométrie, archéologie …). L'étude du fonctionnement et des dysfonctionnements des écosystèmes naturels implique une présence quasi permanente sur le terrain, en toute saison, pour prélever, observer, mesurer, décrire. Après le travail de terrain, vient le temps du bureau avec les bases de données, les systèmes d'informations géographiques, voire même les observations satellites. Viennent ensuite l'analyse statistique, la modélisation, l'extrapolation. Par tous ces processus, notre connaissance augmente. Le nombre de questions aussi. De nouvelles hypothèses sont émises et le cycle recommence ; sans recommencer vraiment puisque les questions ne sont plus les mêmes ; que les vérités d'hier ne sont quelques fois pas celles du lendemain. Travailler en écologie forestière signifie raisonner à des échelles de temps longues (les jeunes peuplements d'aujourd'hui ne seront récoltés qu'au siècle prochain). Il faut donc être patient, obstiné : l'installation d'un dispositif d'étude donne rarement des réponses en une année ; les observations doivent êtres poursuivies pendant 5, 10, 30 ans, voire même plus longtemps encore. De la même façon, pour expliquer un comportement actuel, il faut être capable de «remonter» dans le temps pour trouver, comprendre, expliquer les causes. Enfin, l'INRA est un organisme de recherche public, mais surtout un organisme de recherches finalisées. Faire de l'écologie forestière à l'INRA signifie donc à la fois : - être un acteur de la recherche bien évidemment ;
- intégrer dans sa recherche les questions et les attentes des forestiers de terrain (qu'ils soient publics ou privés). Ceci implique donc de rester à l'écoute des gestionnaires et de travailler sur des questions concrètes ; questions qui peuvent être par ailleurs des questions d'actualité, voire des sujets «brûlants» ;
- vulgariser et diffuser les résultats de la recherche, c'est-à-dire traduire des résultats «bruts» en réponses claires, en conseils, en mises en garde, pouvant être appliqués le plus directement possible à la gestion forestière. Mais comme toutes les questions posées n'aboutissent pas forcément à des réponses uniques et claires, il est important de consacrer une part non négligeable de son «temps de chercheur» à la discussion avec les acteurs de terrain ;
- enfin, et puisqu'un certain nombre de «grandes» questions dépassent actuellement le domaine forestier, il est également important de savoir communiquer de façon plus générale avec le citoyen non scientifique et non forestier à propos des conséquences sur l'environnement, par exemple, des sécheresses ou des changement climatiques passés et à venir.