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    L'apiculteur contribue au maintien de la biodiversitébiodiversité végétale en assurant une gestion saine des populations d'abeilles domestiques, dont le développement dépend étroitement de la qualité de l'environnement.

    Pourquoi l’apiculture est-elle importante ? Ici, ruches dans les Pyrénées. © Myrabella, CC by-sa 3.0

    Pourquoi l’apiculture est-elle importante ? Ici, ruches dans les Pyrénées. © Myrabella, CC by-sa 3.0 

    Il est indispensable que les hyménoptères puissent profiter de vastes espaces de butinage, exempts de substances phytosanitaires toxiques. Cette condition est un préalable à une production quantitative et qualitative de miel, à la bonne santé des abeilles et à la vitalité des ruches. La seconde condition est la sélection qui conduit à améliorer les caractéristiques comportementales des abeilles afin qu'elles soient vigoureuses et résistantes aux maladies, productives et douces.

    Abeille récoltant du pollen. © Jon Sullivan, DP

    Abeille récoltant du pollen. © Jon Sullivan, DP

    Apiculture sédentaire et apiculture de transhumance

    L'éleveur peut exercer son art en étant sédentaire, mais aussi en pratiquant l'apiculture pastorale ou transhumance. Dans le cadre de l'apiculture sédentaire, les abeilles n'ont qu'une zone de butinage restreinte autour de la ruche, et dépendent totalement des ressources découvertes dans cette surface, ce qui limite la production. L'apiculture de transhumance, au contraire, consiste à déplacer les ruches en fonction des miellées (production de nectar par les fleurs). Ainsi, les abeilles ont toujours de quoi butiner, se fatiguent moins en effectuant des vols plus courts, et l'apiculteur peut procéder à des sélections de récoltes selon le miel qu'il souhaite produire. La floraison terminée, les cadres gorgés de miel sont prélevés rapidement pour ne pas être « pollués » par d'autres sources, et permettent d'obtenir un produit presque pur : tilleultilleul, acacia, lavandelavande ou châtaignierchâtaignier par exemple.

    De nos jours, les ruches sont déplacées par la route. Embarquées à la tombée de la nuit lorsque les abeilles ont regagné le bercail, elles sont rapidement transportées et installées sur le nouveau site en retrait des sentiers battus avant le lever du jour. Les déplacements s'effectuent en suivant les niveaux d'altitude et l'étalement des diverses floraisons. Ils débutent en plaine au mois d'avril, pour terminer en montagne fin août. Puis, les ruches sont ramenées pour un dernier nourrissement avant l'hivernage. Le nourrissement est un substitut indispensable à l'absence de floraison en automneautomne, qui sert à relancer la ponte de la reine afin de renforcer la colonie pour le printemps suivant. Les apiculteurs pratiquant le pastoralisme sont fréquemment sollicités par les arboriculteurs pour mettre leurs abeilles au service de la pollinisation des vergers.

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    Pourquoi les apiculteurs s'habillent-ils en blanc ?

    Assez curieusement, c'est l'élevage en milieu urbain qui protégerait le mieux les abeilles. En effet, les hyménoptères sont dotés d'un filtre qui les prémunit davantage contre les pollutions urbaines que contre les pesticidespesticides. Le rayon d'action des butineuses n'excédant pas trois kilomètres, si, sur cette zone d'exploration, des abeilles de ruches sédentaires découvraient des plantes mellifères polluées par des traitements toxiques, elles périraient. Dans l'autre cas, les floraisons étant terminées, le rendement en miel sera diminué. Or, dans les villes, les Hommes leur fournissent de quoi s'alimenter en permanence, en aménageant parcs, jardins et espaces verts.

    Pour veiller sur l'état de notre environnement, personne n'a jamais inventé mieux que l'abeille. Pourtant, dans de nombreuses régions, l'avenir de l'hyménoptère est lourdement compromis à cause des produits chimiques utilisés dans l'agricultureagriculture. Il importe donc de s'interroger sur les problèmes soulevés par nos comportements : sauvegardesauvegarde de la biodiversité et protection de l'environnement, évolution vers une agriculture raisonnéeagriculture raisonnée et durable, maintien d'une relation harmonieuse entre l'Homme et la nature, amélioration de la santé par les produits de la ruche. L'Unaf (Union nationale de l'apiculture française) propose de mettre à disposition ses compétences dans le domaine de l'apiculture, pour concrétiser le rapprochement Homme-nature, en aidant à l'installation et au suivi de ruchers urbains. Cette entreprise porteporte le nom de « programme sentinelle ».

    Abeille sociale (<em>Apis mellifera mellifera</em>). © Reproduction et utilisation interdites

    Abeille sociale (Apis mellifera mellifera). © Reproduction et utilisation interdites

    La région Languedoc-Roussillon a été le premier partenaire de l'Unaf dans ce projet audacieux et innovant. Le 9 décembre 2005, six ruches ont été installées sur le toittoit de l'Hôtel de région, à Montpellier. Après Paris et ses ruches du toit de l'opéra Bastille et du parc Georges-Brassens, Nantes s'est lancée dans ce partenariat avec la mise en place de colonies sur le toit de son théâtre Graslin. Depuis le 4 juillet 2006, les « abeilles sentinelles » se sont installées sur le toit de l'opéra de Lille et au jardin des plantes de la ville. D'autres partenariats se sont ensuite noués. Ces initiatives sont autant d'exemples à suivre en matière d'écologieécologie urbaine.