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    Le terme tapir désigne quatre espèces de mammifères ongulés possédant une courte trompe préhensilepréhensile et ressemblant à des cochons, dont trois espèces vivent en Amérique centrale et du Sud, et une en Asie. Leurs plus proches parents sont les chevaux et les rhinocéros, et non les suidés, avec qui on pourrait les confondre.

    Couple de tapirs terrestres. © Patrick Straub

    Couple de tapirs terrestres. © Patrick Straub

    Description du tapir

    Le tapir possède un corps assez massif et trapu, recouvert d'un épidermeépiderme épais au poil ras, excepté pour l'espèce la plus montagnarde, qui affiche une toison épaisse et laineuse. Sa ressemblance avec le cochon s'arrête à la tête, qui se termine par une trompe préhensile, et non par un groin de fouisseur. Le coloris du pelage, la taille et le poids du tapir peuvent varier en fonction de l'espèce, mais les écarts ne sont pas significatifs. Par contre, toutes les espèces ont une mauvaise vue, et leur odoratodorat et leur ouïe sont extrêmement développés. Les autres invariances sont la faible longueur de la queue, la forme ovale des oreilles, et le fait que les diverses espèces possèdent quatre doigts aux pattes antérieures et trois aux postérieures.

    Tapir de montagne. © Just Chaos, Flickr, cc by 2.0

    Tapir de montagne. © Just Chaos, Flickr, cc by 2.0

    L’étrange distribution du tapir

    Le tapir est un animal que l'on retrouve sur des continents situés aux antipodes. Cette dispersion géographique ne peut s'expliquer que par une migration via le détroit de Béring dans le sens Asie-Amérique. La distribution géographique ne s'est pas étendue vers l'est, parce qu'on ne trouve aucun parent, même lointain, dans les forêts tropicales africaines, au contraire des suidés, que l'on retrouve sur l'ensemble des continents. Par contre, il était présent dans le sud de la Chine et en Corée, voire en Inde. En effet, des ossements de tapirs géants (Megatapirus augustus) ont été découverts dans la province du Guizhou en Chine. Ils étaient également présents dans les provinces du Yunnan et du Sichuan. Les tapirs vivaient alors dans un environnement tropical, et les derniers spécimens auraient disparu voilà environ 4.000 ans, à cause des bouleversements climatiques

    Tapir à chabraque. © Patrick Straub

    Tapir à chabraque. © Patrick Straub

    La biologie du tapir est similaire d’un continent à l’autre

    Le tapir est un animal solitaire, discret et rapide, capable de s'évanouir dans les fourrés les plus épais sans qu'il soit possible de l'apercevoir. Sa façon un peu fantomatique de se déplacer a été à l'origine de nombreuses légendes. C'est un animal crépusculaire qui se nourrit au coucher du soleil et à l'aubeaube. Pendant les heures chaudes de la journée, il aime se baigner ou se vautrer dans la boue, tant pour se rafraîchir que pour se débarrasser des parasites. Il évolue sur un vaste territoire qui croise régulièrement celui d'un congénère, et le marque en envoyant un puissant jet d'urine sur les feuilles et les branches des arbustes. Il communique à l'aide de cris stridents et de reniflements. Le tapir contribue à la dissémination des graines qu'il rejette dans ses fècesfèces, et permet l'aération de la forêt en creusant de véritables tunnels dans les fourrés denses qui auraient sinon tendance à l'étouffer.

    Tapir terrestre dans le Pantanal, en Amérique du Sud. © Marco Zanferrari, Wikipédia, cc by sa 2.0

    Tapir terrestre dans le Pantanal, en Amérique du Sud. © Marco Zanferrari, Wikipédia, cc by sa 2.0

    Même aspect physique des jeunes

    Qu'ils soient américains ou asiatiques, les juvéniles présentent tous la même apparence de coloris. Leur pelage est sombre et sillonné de bandes et de points clairs, généralement jaunâtres. Ces dessins s'estompent entre six et dix mois. Les femelles ne mettent bas qu'un seul petit, exceptionnellement deux, tous les deux ans, car la période de gestation avoisine 390 jours. Les jeunes sont sevrés entre 7 et 12 mois. Ils atteignent leur maturité sexuelle entre 3 et 5 ans, et peuvent vivre une trentaine d'années.

    Juvénile de tapir du Brésil. © Joaquim S. Müller, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Juvénile de tapir du Brésil. © Joaquim S. Müller, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Les tapirs se nourrissent exclusivement de plantes terrestres et aquatiques qu'ils broutent au sol ou dans l'eau, ou arrachent des branchages. Ils sont capables d'ingérer journellement 30 à 40 kgkg de végétaux.

    Toutes les espèces de tapirs sont en danger d’extinction du fait de la disparition de leurs habitats, consécutive à la déforestationdéforestation, et à cause de la chasse.

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