L’hippocampe feuille leurre son monde avec ses excroissances en forme d’algues. C’est pour mieux se cacher de ses prédateurs, car ce poisson doit son salut à son extraordinaire aptitude au camouflage.

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    Un morceau de fucus ? Ou peut-être des feuilles de sargasse ? L'œilœil mal avisé risque d'y voir une algue flottant entre deux eaux. Pourtant, il n'en est rien. Mais qui donc s'inspire aussi ouvertement des végétaux marins ? C'était à vous de le découvrir, avec vos connaissances, vos recherches et les indices que nous vous fournissions. Et manifestement, vous avez été nombreux à suivre la bonne piste !

    À vous de jouer

    Indice n° 1 : Je ne suis pas aussi dangereux que mon nom pourrait le laisser croire. La preuve : je suis édenté.

    Indice n° 2 : Ne me cherchez pas n'importe où, car je n'affectionne que les eaux au sud de l'Australie.

    Indice n° 3 : Ces fausses algues que j'arbore me servent à me cacher, nullement à me mouvoir.

    Qui suis-je ?

    Ce camouflage par mimétisme fait la notoriété du dragon de mer feuillu. On comprend aisément l’origine de son nom. © Greyloch, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Ce camouflage par mimétisme fait la notoriété du dragon de mer feuillu. On comprend aisément l’origine de son nom. © Greyloch, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Comme beaucoup l'ont deviné, je suis bien le dragon de mer feuillu, également appelé hippocampe feuille, de mon nom scientifique Phycodurus eques.

    Ce poisson étrange est un cousin de l'hippocampe. De son corps longiligne partent de nombreuses excroissances ressemblant fortement aux algues que l'on trouve dans son milieu de vie, dans les eaux baignant le sud de l'Australie. Grâce à ces décorationsdécorations, il se cache à la vue de ses prédateurs et peut traîner près des bancs d'algues, à l'affût des crustacés, du plancton et éventuellement de petits poissons qu'il aspire avec sa bouche en forme de pipettepipette.

    Un dragon des mers qui sait être un bon père

    Comme chez son célèbre cousin, la responsabilité des œufs revient aux mâles. Les femelles les pondent et les déposent au niveau de la queue de leur partenaire, qui les aspire via un long tube jusqu'à une région spécifiquement conçue pour fournir l'oxygène dont les œufs ont besoin. Au moment de l'éclosion, le père aide ses alevinsalevins à sortir en battant de la queue et en la frottant contre le sol ou des parois rocheuses. Les petits sont alors livrés à eux-mêmes, et la grande majorité succombe rapidement.

    Cet aspect si particulier vaut au dragon de mer feuillu de susciter la curiosité des plongeurs et des aquariophiles. Il devient un objet de convoitise qui le met en péril. La pollution industrielle fait également des ravages. L'Australie a donc décidé de le protéger. Des efforts qui expliquent sûrement pourquoi il ne figure pas parmi les espècesespèces menacées de nos jours.