Le projet est une première mondiale. Un laboratoire australien a posé plusieurs milliers de capteurs sur le dos d’abeilles en vue d’enregistrer tous leurs déplacements dans la nature. En déterminant de lien entre la butineuse et son environnement, l’équipe espère mieux comprendre son implication de la pollinisation.

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    Plus de 5.000 capteurscapteurs ont été placés sur des abeilles en Australie. C'est la première fois qu'autant d'abeilles sont relâchées dans la nature avec ce système de surveillance. Ces petits outils ne mesurent que 2,5 x 2,5 mm et ont été placés sur leur dosdos. Une équipe du Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) enregistre en continu leur position et espère être en mesure de construire un modèle tridimensionnel du déplacement des insectes dans leur environnement. « Les abeilles sont des insectes sociaux qui retournent au même point et fonctionnent sur un calendrier très prévisible. Tout changement dans leur comportement indique un changement dans leur environnement », explique Paulo de Souza, directeur de l'étude.

    Comprendre le déplacement des abeilles permettra à l'équipe d'améliorer le rendement de la pollinisation des abeilles et leur productivité dans les fermes australiennes. Ces insectes ont en effet un rôle essentiel dans l'agriculture. Le CSIRO a montré que dans la productivité de féveroles par exemple, la pollinisation des abeilles pouvait augmenter la productivité de 17 %. À l'échelle mondiale, un tiers de la nourriture que nous consommons repose sur la pollinisation, mais aujourd'hui les abeilles disparaissent, il y a donc urgence.

    L'enregistrement des mouvementsmouvements des abeilles permettra peut-être aussi d'identifier les facteurs qui pilotent le syndromesyndrome d'effondrementeffondrement des colonies d’abeilles. « Si nous pouvons modéliser leurs mouvements, nous serons en mesure de reconnaître très rapidement lorsque leur activité montre une variation et d'en identifier la cause, ajoute Paulo de Souza. Cela nous aidera à comprendre comment maximiser leur productivité et surveiller les risques de biosécurité. »

    Le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles concerne les colonies d'abeilles domestiques et touche les élevages de souche européenne depuis 1998. © CSIRO

    Le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles concerne les colonies d'abeilles domestiques et touche les élevages de souche européenne depuis 1998. © CSIRO

    Des capteurs de plus en plus petits pour d’autres insectes

    Dans le monde, les abeilles disparaissent à grande vitessevitesse principalement à cause de deux facteurs, le parasite Varroa et le syndrome de d'effondrement des colonies. L'Australie est l'un des rares pays, où ni l'un ni l'autre n'a réellement d'influence, mais elle utilise des pesticides pour sa production agricole. Ainsi cette étude permettra peut-être de déterminer plus clairement l'impact des produits agricoles sur les butineuses.

    Pour placer les capteurs sur le dos des abeilles, l'équipe a dû les réfrigérer durant une courte période. Avec le froid, elles entrent dans un état de repos prolongé, laissant assez de temps aux scientifiques pour fixer les capteurs avec de l'adhésif. Le processus est non-destructif et semble pas gêner le vol des abeilles. Ces petits capteurs sont des Rfid, ils utilisent la radio-indentification, qui mémorise et récupère les données à distance. Ce système fonctionne comme le système Tag de voiturevoiture. Les données sont recueillies lorsque l'insecte passe à un point de contrôle.

    Le projet vient de démarrer, il n'y a plus qu'à espérer que les capteurs fournissent suffisamment de données pour modéliser le déplacement des butineuses. L'étape numéro deux sera de réduire par deux la taille des capteurs en vue de les fixer sur d'autres insectes plus petits.