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    Les conséquences sanitaires de l'accident de Tchernobyl en France

    Les conséquences sanitaires de l'accident de Tchernobyl en France

    En 2000, à la demande de la Direction générale de la santé (DGS), l'IPSN, en association avec l'Institut de veille sanitaireInstitut de veille sanitaire (INVS) a mené une étude visant à apprécier la pertinence et la faisabilité des études épidémiologiques qui pourraient être conduites pour mettre en évidence d'éventuels cancerscancers thyroïdiens dus aux retombées de Tchernobyl chez les enfants qui résidaient dans l'est de la France et avaient moins de 15 ans au moment de l'accidentaccident.

    L'IPSN a réalisé une étude pour tenter d'évaluer les effets de l'accident de Tchernobyl sur la santé des enfants français. © IPSN

    L'IPSN a réalisé une étude pour tenter d'évaluer les effets de l'accident de Tchernobyl sur la santé des enfants français. © IPSN

    Rapport entre exposition des enfants et cancers de la thyroïde

    Les doses moyennes à la thyroïdethyroïde ont été estimées à 1,9 mSv pour le nourrisson, 9,8 mSv pour l'enfant d'1 an, 5,9 mSv pour l'enfant de 5 ans et 3,0 mSv pour l'enfant de 10 ans. Mais, selon le mode de vie, en particulier le type de lait habituellement consommé (lait de vachevache, lait de chèvre ou de brebis), des personnes d'une même tranche d'âge ont pu recevoir des doses plus faibles ou plus élevées.

    Les risques de cancer thyroïdien correspondant à ces doses ont été calculés par extrapolation à partir des connaissances sur les effets aux fortes doses, selon l'hypothèse d'une relation dose-effet linéaire sans seuil. Sur la période 1991-2000, le nombre de cancers de la thyroïdecancers de la thyroïde théoriquement induit par les retombées de l'accident de Tchernobyl est estimé entre 0,5 et 22 cas selon le modèle retenu (à comparer au nombre spontané de cancers de la thyroïde dans la même population sur la même période, estimé à 97 ± 20) ; pour la période 1991-2015, ce nombre est estimé entre 6,8 et 54,9 cas selon le modèle retenu (à comparer au nombre spontané de cancers de la thyroïde dans la même population sur la même période, estimé à 899 ± 60).

    Conclusions de ces études

    • Il serait difficile de mettre en évidence de tels excès de cancers par des études épidémiologiques par manque de puissance statistique et de données sur l'exposition individuelle des personnes aux retombées d'iode radioactif.
    • Ces estimations d'excès de cancers ne permettent pas d'expliquer l'augmentation de la fréquence des cancers de la thyroïde dans la population générale, constatée en France depuis près de trente ans, c'est-à-dire bien avant l'accident de Tchernobyl.
    • Une réflexion plus globale est conduite au sein d'un groupe interdisciplinaire animé par l'INVS sur les différents facteurs de risquefacteurs de risque susceptibles d'expliquer le développement des cancers de la thyroïde. L'ensemble de ces réflexions aboutit à souligner la nécessité de mettre en place un registre national des cancers de la thyroïde qui viendrait compléter le registre national des cancers de l'enfant en cours de constitution.