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    La maîtrise de la combustion a conduit à de nombreuses autres « technologies pyrotechniques ». La « pyrotechnologie » devient alors la science de l'usage du feu : de la cuisson de l'argileargile à la fabrication d'outils, elle implique directement la chimie.

    Une des premières technologies pyrotechniques a été le traitement d'un pigment, l'ocreocre. Il s'agit de l'appellation usuelle d'un type d'argile coloré en jaune-brun par un mineraiminerai de fer, l'hématitehématite, ou oxyde de fer (III) hydraté, de formule chimique Fe2O3.

    Une des premières technologies pyrotechniques a été le traitement d’un pigment, l'ocre. Ici, paysage façonné par le vent dans les ocres colorés. © Denis Champollion, CC by-sa 3.0

    Une des premières technologies pyrotechniques a été le traitement d’un pigment, l'ocre. Ici, paysage façonné par le vent dans les ocres colorés. © Denis Champollion, CC by-sa 3.0

    L'Homme préhistorique a découvert que le chauffage de l'ocre (à 260, 280 °C) provoquait une réaction chimiqueréaction chimique appelée calcination. Elle produit encore plus de teintes, en particulier un rouge très vif. D'après le paléoanthropologue Richard Rudgley, « le savoir-faire pyrotechnique a d'abord été appliqué à l'ocre. Cette technologie pourrait avoir été transposée ensuite à d'autres matériaux comme le silex et l'argile ».

    Le traitement thermique permettait ainsi de modifier la structure cristalline du silex pour fabriquer des outils à bords plus tranchants, tandis que la cuisson de l'argile donnait naissance à la poterie.

    L'oxyde de fer colore l'ocre du jaune au violet. Ici, de l'ocre en Roussillon, dans le Lubéron. Photo prise dans le Colorado provençal (Vaucluse). © Vincent, DP

    L'oxyde de fer colore l'ocre du jaune au violet. Ici, de l'ocre en Roussillon, dans le Lubéron. Photo prise dans le Colorado provençal (Vaucluse). © Vincent, DP

    La « pyrotechnologie raffinée » des Hommes préhistoriques

    Théodore Wertime, éminent spécialiste de la « pyrotechnologie » antique, pense que l'Homme préhistorique peut être considéré comme un « chimiste raffiné » : « les Hommes de l'âge de pierre utilisaient le feu de nombreuses manières il y a de cela 25.000 ans [...] depuis la trempe des pointes de lances en boisbois, à l'oxydationoxydation de pigments comme l'ocre, en passant par le recuit des pointes en pierre pour les projectiles, la cuisson de gibier (qui a probablement donné naissance au four à chauxchaux et aux fourneaux métallurgiques), jusqu'à la mise au point du four à cuisson ».