Dans l’avenir, le port de verres correcteurs devant un écran ne sera peut-être plus qu’un souvenir. Des chercheurs de l’université de Berkeley ont créé un prototype d’écran qui permet d’adapter l’image à la déficience visuelle d’un utilisateur et non le contraire.

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    Les chercheurs de l’université de Berkeley ont positionné sur l’écran d’un iPod touch leur prototype de filtre micro-perforé. Il est placé sur un support transparent de quatre millimètres et est recouvert par un écran de protection. L’ensemble vient doubler l’épaisseur du baladeur d’Apple. © Fu-Chung Huang

    Les chercheurs de l’université de Berkeley ont positionné sur l’écran d’un iPod touch leur prototype de filtre micro-perforé. Il est placé sur un support transparent de quatre millimètres et est recouvert par un écran de protection. L’ensemble vient doubler l’épaisseur du baladeur d’Apple. © Fu-Chung Huang

    Voici une invention qui va certainement séduire les porteurs de lunettes de vue ou de lentilles de contact. Dans l'avenir, plutôt que de devoir s'en munir pour travailler devant un ordinateur ou regarder une vidéo, par exemple, c'est l'écran qui pourrait bien adapter son affichage à la déficience visuelle de l'utilisateur. C'est en tout cas ce que proposent des chercheurs de l'Université de Berkeley en Californie (États-Unis). Dirigés par Brian Barsky, ils sont en effet parvenus à créer une matrice qui se superpose à un écran afin d'appliquer les corrections relatives à une déficience visuelle précise.

    Avec des verresverres correcteurs, la lumièrelumière va s'afficher correctement sur la rétinerétine au fond de l'œilœil, et non pas à l'avant de celui-ci en cas de myopiemyopie, par exemple. Une fois appliquée sur un écran, la matrice développée par l'équipe fait d'elle-même ce travail de correction. C'est en quelque sorte comme si l'on avait placé les lunettes directement sur l'écran. Cette matrice est constituée d'un filtre imprimé en 3D qui est micro-perforé de trous d'un diamètre de 75 micronsmicrons. Ils sont tous espacés de 390 microns. Ce filtre est placé entre deux surfaces d'acrylique transparenttransparent, dont l'une des couches sert à éloigner la matrice de la surface de l'écran.


    Cette vidéo en anglais réalisée par l’un des chercheurs de l’université de Berkeley en Californie présente le procédé de correction de l’affichage d'un écran pour l’adapter à la vue d’un utilisateur. © Fu-Chung Huang

    L'écran comme verre correcteur

    Le prototype a été testé sur un écran d'iPod touch. Le réglage de la correction est réalisé de façon logicielle en saisissant les données d'une prescription de correction. Pour les besoins du test, afin de simuler un œil humain, les chercheurs ont employé un système de lentilleslentilles DSLR identique à celui que l'on retrouve sur les objectifs d'appareils photo de type reflex. L'algorithme va alors régler l'intensité de chaque pixel de l'écran. Les rayons lumineux filtrés par la matrice vont donc être plus ou moins puissants pour adapter précisément l'affichage à la déficience visuelle de l'utilisateur.

    Si le principe est intéressant, il n'est pas dénué de défaut. Ainsi, le prototype est fonctionnel uniquement lorsque le sujet est placé à proximité de l'iPod touch et ceci avec un angle précis. Utiliser ce procédé sur un téléviseur placé à distance serait donc bien plus compliqué, d'autant plus qu'une seule personne à la fois pourrait bénéficier de la correction. Ceci dit, les chercheurs affirment qu'il serait possible d'utiliser cette méthode pour que plusieurs personnes puissent regarder un même écran de façon simultanée. En partant de l'exemple de l'iPod touch, il faudrait en doubler la résolution qui est déjà de 326 ppp.

    Reste toutefois un souci majeur. De nombreuses personnes souffrant de problèmes de vue ne disposent pas d'une correction identique pour les deux yeux. Or, les chercheurs n'évoquent malheureusement pas cette configuration dans leur expérimentation...