En analysant en permanence l'activité cérébrale de chaque soldat, l'armée américaine espère obtenir une image plus fidèle des champs de bataille et une meilleure estimation de l'état de ses troupes. Cette étrange innovation pourrait aussi avoir des applications civiles...

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    Cet homme est-il stressé ? © Boeing

    Cet homme est-il stressé ? © Boeing

    Le projet de cognitioncognition augmentée (AugCog) de la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency), l'agence de recherche et développement de l'armée américaine, a donné pour mission à onze partenaires universitaires et industriels d'étendre la capacité de traitement des informations par les individus.

    En novembre dernier, on apprenait ainsi l'existence du projet Honeywell Image Triage System (HITS, Système de tri des images). Son objectif : multiplier par six la vitessevitesse de traitement des images par les analystes de l'armée grâce à des capteurscapteurs évaluant l'activité cérébrale des soldats afin d'identifier, dans les images, les zones les plus intéressantes.

    Le système, qui combine électrocardiogrammeélectrocardiogramme, encéphalogramme et interface cerveaucerveau-ordinateur, peut également transmettre, sans fil, au commandement, une représentation visuelle des capacités des soldats : état de santé, physiquephysique et émotionnel, conditions environnementales, fatigue, distraction, surcharge d'information, etc.

    Trop d'informations pour un simple soldat ?

    L'objectif est d'ajuster les informations qui lui sont envoyées en fonction de ces capacités, et de déterminer quels sont les signaux (audio, visuels, tactiles) qu'il intègre le plus vite, et au mieux. Mais AugCog vise également à permettre aux officiers de sélectionner ceux qui sont en bonne condition physique et mentale, ceux qui peuvent engranger encore plus d'informations et de stressstress, et identifier ceux qu'il convient d'écarter, voire de rapatrier.

    Le problème, souligne en effet l'un des participants au projet, est que « les soldats subissent déjà un stress élevé lorsqu'ils sont au combat, et [que cela ne risque pas de s'améliorer quand] nous les bombardons [sic] d'informations au sujet des positions ennemies, de la météométéo, des systèmes d'armes et des plans de mission ».

    Honeywell se plaît à rappeler qu'elle a une longue expérience en matièrematière d'évaluation du facteur humain, et que ses innovations pourraient également servir en matière médicale ou spatiale, entre autres activités commerciales. On n'ose imaginer ce que cela entraînerait en matière d'examen scolaire, d'entretien d'embauche, de mesure de la performance des employés ou encore de lutte contre le chômage...