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Je rentre du Chili après quelques nuits d'observations au grand télescope NTT de 3.5m de diamètre (il s'agit du diamètre de son miroir) situé dans les Andes à 650 kms au nord de Santiago dans le désert d'Atacama. NTT signifie New Technology Telescope, et il fut développé pour préfigurer les grands télescope de 8m de diamètre que l'ESO à installés plus au nord près d'Antofagasta. A ce jour, il n'existe pas de miroir unique plus grand que 8m de diamètre. Lorsque nous avons conçu le NTT, je m'en souviens comme si c'était hier, personne ne croyait pouvoir fondre et polir une pièce de "verre" plus grande que 5m de diamètre! C'était un défi. Un défi qu'il fallait relever car les astronomes ont pour but de sonder l'Univers et y découvrir des astres de plus en plus lointains, donc de moins en moins brillants et qui nous disent tout ou presque sur les origines, les temps reculés ou les premières étoiles et galaxies sont apparues. Le télescope fut un succès et grâce à lui les 8m aussi. C'est un privilège que de regarder le ciel avec de tels instruments. Entre deux poses je sortais de la coupole afin de scruter le firmament. Les nuits étaient belles, les étoiles ne scintillaient pas tant l'atmosphère restait stable, ce qui est le graal des observateurs. Les images que nous obtenions étaient très   "piquées", magnifiques. J'étais ému de me retrouver dans cet espace infini et immobile en un lieu magique. Ces montagnes sont si tendres, leurs couleurs infinies et nuancées  rendent fou les aquarellistes. Au loin, le soleil se perd chaque soir dans l'océan et l'embrase pendant une heure. A l'opposé, la nuit bleue liquide se dresse au-dessus de la cordilière. C'est enivrant et participe du lien entre la science la recherche la poésie et l'aventure intellectuelle. Je trouve dans un tel lieu toutes les raisons qui me poussent à écrire, à faire partager ces joies et ces quêtes. Futura-Sciences se fait l'écho de ces moments forts et peut permettre de prolonger ces instants. Ces instants sont les maillons de ce qui constitue la connaissance et qui si elle n'est pas partagée perd son sens. Cette initiative suscite l'enthousiasme des lecteurs, elle peut montrer à quel point la science est une aventure humaine, pétrie d'échanges, de solidarités de regards croisés et qui forge le caractère. Rien de plus stimulant pour les jeunes générations auxquelles les questions les plus profondes restent à résoudre.

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Biographie

Daniel Kunth est Directeur de Recherche au CNRS, Astrophysicien.

Je m'intéresse à la cosmologiecosmologie, aux quasarsquasars et la formation des galaxiesgalaxies. Je travaille à l'Institut d'AstrophysiqueAstrophysique de Paris. D'une maniere générale, je suis surtout "observateur" et a cette fin j'utilise les grands télescopestélescopes de l'observatoire européen du Chili, le télescope spatial Hubbletélescope spatial Hubble, etc...

En dehors de mes activites de recherche, j'ai participé à divers projets de vulgarisation scientifique comme "les Oreilles dans les Etoiles" (livre-CDCD écrit avec Jacques Lanzmann et Michel Boujenah),  ou "Peut-on penser l'astrologie : Science ou Voyance?" (Ed. Le Pommier). J'ai été l'initiateur de la "Nuit des Etoiles" programmé pendant plus de 15 ans chaque été sur France 2. J'ai également participé à des ouvrages collectifs comme le "Dictionnaire Culturel des Sciences" (Seuil) et "La Maladresse" (Ed. Autrement, février
2003) et des chroniques dans les revues "AlliageAlliage" et "Ciel et espace".

Mes derniers ouvrages parus :

  • L'astrologie (avec Ph. Zarka) : Que Sais-Je (PUF ) 2005
  • Le Grand UniversUnivers et nous: Editions  Bayard 2005
  • Les Balises de l'Univers: Editions Le Pommier juin 2008
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métier

J'exerce à Paris, mon laboratoire se trouve être l'Institut d'Astrophysique de Paris, proche de l'observatoire de Paris. Comme tout astronome j'ai une spécialité, la mienne est l'étude des galaxies afin d'en comprendre la formation et l'évolution. J'ai choisi d'aborder ce problème par le biais de l'observation. Observer pour un astronome aujourd'hui consiste à rechercher le ou les instruments qui lui permettront de répondre aux problèmes qu'il se pose. en ce qui me concerne je traque parmi les galaxies celles qui sont bleues. Cette couleur trahi la formation de nouvelles étoiles. J'ai d'abord sélectionné des galaxies bleues puis j'ai obtenu des images et des spectres afin d'analyser leur composition (nombre d'étoiles, composition du gaz et de la poussière etc...). Les images et les spectres donnent des informations complémentaires très importants. Afin d'obtenir ce matériel, il faut faire des demandes de temps de télescope et une fois des nuits obtenues voyager afin de se rendre sur place pour observer les galaxies sélectionnées. Lorsque j'obtiens du temps avec un télescope spatial (Hubble par exemple) je dois préparer les observations depis mon bureau et c'est aux USA que les instructions sont télecomandées à distance vers le satelitte. A Paris, je n'observe pas. Aucun instrument ne permet de le faire car la pollution atmosphérique et la pollution lumineuse interdisent d'observer dans de bonnes conditions. Pour autant nous ne chomons pas dans notre bureau. C'est là que nous recevons les données informatisées que les télescopes ont obtenues. Les images, les spectres sont disponibles en format numérique et analysés au laboratoire (IAP: Institut d'Astrophysique de Paris) grace à des logiciels adéquats. Puis nous travaillons en équipe (chercheurs, étudiants en thèse, ingénieurs et techniciens) pour traiter les données, comprendre les résultats et lorque le travail est terminé écrire un ou plusieurs articles que l'on soumet à des journaux spécialisés. Sinon je participe à la vie quotidienne du laboratoire : conseil de laboratoire, petites réunions multiples ou l'on discute de résultats nouveaux, de projets de recherche, ou du développement du laboratoire. Nous avons aussi des séminaires et de grandes conférences internationales que nous organisons. Parfois nous faisons visiter le laboratoire à des élèves des écoles ou des étudiants. Il arrive également de donner une interview lorsqu'un journaliste souhaite être informé ou lors de la parution d'un nouveau livre. J'organise aussi des conférences mensuelles à l'IAP qui s'adressent au grand public et qui se déroulent le premier  mardi de chaque mois.