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    On entend par ciel profond tous les objets qui se trouvent en dehors du système solaire : nébuleuses, galaxies, amas d'étoiles... Contrairement aux planètes de notre système solaire, les objets du ciel profond sont très peu brillants.

    Pour les photographier, il faut poser de longues heures, alors qu'en imagerie planétaire, il faut réaliser des poses ultra-courtes. La taille des objets photographiés diffère aussi : ils sont souvent très grands (plusieurs fois la taille de la lune). Vous l'aurez compris, cette discipline exige des matériels complètements différents.

    Nébulosités autour de Gamma du Cygne. © Bastien Foucher - Tous droits réservés

    Nébulosités autour de Gamma du Cygne. © Bastien Foucher - Tous droits réservés

    L’optique

    Les objets du ciel profond étant grands et peu brillants, une optique de courte focalefocale et surtout suffisamment ouverte est nécessaire. Vous pouvez utiliser n'importe quel type d'optique : un télescopetélescope, une lunette... Pour débuter, une lunette est idéale : elle est facile d'utilisation (pas de collimation à réaliser), peu encombrante et légère.

    Une lunette de type « 80ED » munie de son correcteur optique (nécessaire pour avoir des étoiles rondes dans les angles de la photo) est idéale pour débuter. Elles sont peu onéreuses (environ 400€), et en général optiquement très bonnes. Comptez environ 150€ pour le correcteur.

    Une lunette 80ED. © Orion - Tous droits réservés

    Une lunette 80ED. © Orion - Tous droits réservés

    Le prix des lunettes haut de gamme spécialisées dans la photo peut aussi vite s'envoler, certaines dépassent largement la barre des 10 000€.

    Les lunettes excellent pour imager les grands objets (nébuleuses). Si vous souhaitez vous attaquer aux galaxies, beaucoup plus petites, il va vous falloir plus de focale. Vous pouvez alors vous orienter vers un télescope. Mais à cause de leur encombrement, de leur longueur focalelongueur focale importante, et des réglages nécessaires (collimation) les télescopes seront plus difficiles à utiliser. Comptez de 500€ pour un télescope de type newtonnewton (200mm de diamètre), jusqu'à plus de 10 000, 20 000, 30 000 euros (ou plus encore) pour les télescopes les plus haut de gamme. 

    L’imageur

    Pour prendre la photo, vous pouvez utiliser votre réflex que vous connecterez directement à votre instrument à l'aide du bague d'adaptation (demandez des informations à votre revendeur). Le but sera de prendre des poses « unitaires » de quelques minutes pendant quelques heures. Elles seront ensuite additionnées pour simuler une pose plus longue. Une télécommande sera alors nécessaire pour lancer les poses à distance et éviter les vibrationsvibrations. Ou mieux, un intervallomètre (pour programmer une séquence de poses, 30€), ou un PCPC qui sera relié à votre appareil.

    Les réflex sont idéaux pour débuter. Mais pour des utilisateurs exigeants, ils ont deux problèmes : ils ne sont pas assez sensibles, et les images qu'ils délivrent sont de mauvaise qualité dans le noir (elles sont « bruitées »). Il faut alors s'orienter vers une caméra CCDCCD. Ce sont des caméras équipées d'un capteurcapteur (couleurcouleur ou noir et blanc), très sensibles, peu bruitées, et refroidies. Certaines peuvent ainsi descendre à 60° sous la température ambiante. Le prix de ces caméras est très élevé : de 1200€ pour une caméra munie d'un petit capteur, jusqu'à plus de 10 000 euros pour des caméras à capteur carré 36mm*36mm.

    Une caméra CCD. © Atik cameras - Tous droits réservés

    Une caméra CCD. © Atik cameras - Tous droits réservés

    Si vous choisissez de vous orienter vers un réflex pour débuter, il vous faudra le faire « défiltrer » pour imager les nébuleuses. L'opération consiste à ouvrir l'appareil, et à en changer la « vitrevitre » de protection du capteur. En effet, celle-ci « coupe » une grande partie du rouge intense émis par l'hydrogènehydrogène des nébuleuses (c'est un filtre passe-bas). Certaines sociétés sont spécialisées dans l'opération (environ 150€), faites une recherche sur internetinternet.

    La nébuleuse de la tête de cheval (B33). Vous ne pourrez pas photographier le rouge intense de cette nébuleuse avec un réflex non « défiltré ». © Bastien Foucher - Tous droits réservés

    La nébuleuse de la tête de cheval (B33). Vous ne pourrez pas photographier le rouge intense de cette nébuleuse avec un réflex non « défiltré ». © Bastien Foucher - Tous droits réservés

    Si vous vous lancez dans l'imagerie avec une caméra CCD monochrome, n'oubliez pas le budget « filtres ». En effet, pour générer une image couleur à l'aide d'une caméra noir et blanc, il faudra faire une acquisition avec le filtre rouge, une autre avec le filtre vert, et une dernière avec le filtre bleu. L'image couleur sera générée dans un logiciellogiciel de retouche d'images. La taille du filtre doit aussi être adaptée à la taille du capteur de la caméra. Comptez de 200€ pour un jeu de filtres d'entrée de gamme, jusqu'à plus de 5000€ pour les plus chers

    La monture

    Il s'agit d'un poste de dépense très important. La qualité de la monture est primordiale en astrophotographie ciel profond. Pendant les longues heures de poses, son rôle est faire en sorte que chaque pixelpixel du capteur de votre caméra reste en face de la même portion de ciel. Comme la Terre tourne, si le suivi de la monture n'est pas bon, les étoiles de votre image ne seront plus rondes mais ovales. Ce défaut sera d'autant plus visible que la focale de votre optique sera importante.

    La monture doit aussi être adaptée à la taille de votre optique. Une optique compacte nécessitera une monture compacte, un gros télescope nécessitera une grosse monture. Si vous commencez par une petite lunette, mais prévoyez d'utiliser un télescope plus tard, choisissez une monture avec une capacité de charge adaptée au poids de votre futur télescope.

    Evitez les montures de type « altazimutales » : un mouvementmouvement sur les 2 axes haut et bas est effectué pour réaliser le suivi, ce qui engendre des problèmes de rotation de champ. Préférez les montures de type « équatoriales » car le suivi est réalisé sur un seul axe : celui de rotation de la Terre. 

    Le prix d'une bonne monture de (type « EQ6 ») varie de 1000€ jusqu'à plus de 15 000€ pour les montures les plus précises capables de supporter les plus gros instruments.  

    Une monture de type « EQ6 ».  © Orion - Tous droits réservés

    Une monture de type « EQ6 ».  © Orion - Tous droits réservés

    Au total (instrument, caméra, bagues, rallonges, monture, etc...), pour photographier le ciel profond, comptez un budget de 3500€ environ, jusqu'à... un budget presque infini !