Voyages habités dans l'espace et utilisation des ressources naturelles des objets du Système solaire vont de pair. Aucun voyage interplanétaire ne se fera sans la possibiité de produire sur place de l'eau ou du carburant. Après Moon Express, projet d'exploitation du sol lunaire, voici celui de Deep Space Industries qui vise les astéroïdes.

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    Les start-upstart-up du spatial qui veulent commercialiser les ressources de l'espace commencent à se faire remarquer. Deux d'entres elles viennent de dévoiler les missions qu'elles prévoient de lancer dès 2017. Après l'annonce par Moon Express de son atterrisseur lunaire, MX-1, dont le principal objectif est de chercher des ressources susceptibles d'être utilisées à des fins commerciales, c'est au tour de Deep Space Industries (DSI) de dévoiler les dates de lancement de ses deux premières missions.

    À la différence de Moon Express qui vise la Lune, DSI, qui bénéficie du soutien du gouvernement luxembourgeois, pense à l'exploitation minière d'astéroïdes. En 2017, elle lancera autour de la Terre un nanosatellitenanosatellite de 10 kilogrammes de type CubeSat. Prospector-X, c'est son nom, n'ira donc pas forer un astéroïde mais son rôle dans la stratégie de DSI est important. Il s'agit d'une mission de démonstration de technologie de réduction du risque pour l'exploration d'astéroïdes à l'aide de petits satellites.


    Présentation en vidéo des satellites Prospector-X et Prospector-1, les deux premières missions spatiales de Deep Space Industries. © Deep Space Industries

    Le premier moteur à eau à fonctionner dans l'espace

    Suivra Prospector-1 qui, lui, devra démontrer la faisabilité technique d'exploiter un astéroïde. Il sera lancé en 2020 à destination d'un astéroïde qui n'a pas encore été officiellement choisi. D'une masse d'une cinquantaine de kilogrammes, il sera le premier satellite à utiliser à des fins opérationnelles un système de propulsion à base d'eau, baptisé Comet-1 que doit tester Prospector-X. Pour produire une poussée, Prospecter-X expulsera de la vapeur d'eau surchauffée. Ce satellite cartographiera la surface et le sous-sol de son astéroïde dans le visible et dans l'infrarougeinfrarouge pour en déterminer la valeur marchande et réaliser un inventaire des réserves en eau. En fin de mission, Prospector-1 visera un atterrissage sur l'astéroïde avec ses seuls propulseurspropulseurs à eau.

    L'eau pourrait en effet être le premier élément issu de l'exploitation d'un astéroïde. Si Deep Space Industries démontre la faisabilité technique de son système et parvient à le maîtriser, la société américaine pourrait mettre en place un service de ravitaillement en eau dans l'espace. La maîtrise de cette technologie est donc une priorité pour DSI car cela permettra à Prospector-1 et aux futurs engins de DSI de fonctionner sur un astéroïde sans retourner sur Terre pour faire le plein.

    Si l'idée d'exploiter et de récupérer des ressources naturelles des astéroïdes en voie de raréfaction sur la Terre est intéressante, DSI et Moon Express pourraient ne pas gagner leur pari. Elles jouent les pionnières d'une idée qui se matérialisera un jour mais, compte tenu des enjeux financiers, techniques et législatifs, elles sont un peu trop en avance. En revanche, en défrichant ce terrain, elles peuvent amorcer des services commerciaux pour répondre aux besoins spécifiques de missions habitées ou inhabitées qui pourraient un jour devenir rentables.