L'intervention chirurgicale qui s'est déroulée dans la matinée du 27 septembre en France est une première. Non par sa nature, mais par les circonstances de sa mise en oeuvre, et par les perspectives qu'elle ouvre.

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    L'Airbus A300 "Zéro-G" de la société Novespace

    L'Airbus A300 "Zéro-G" de la société Novespace

    C'est à 9 heures 30 qu'un Airbus A300 de la société Novespace a décollé de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, avec à son bord trois chirurgiens et deux anesthésistes du CHU de Bordeaux. Mais surtout Philippe Sanchot, un patient de 46 ans atteint d'une tumeurtumeur graisseuse au bras, et volontaire pour en subir l'ablation au cours d'une intervention chirurgicale en apesanteurapesanteur.

    Une simulation d'absence de gravitation peut aisément être réalisée à bord d'un avion volant selon une trajectoire parabolique. Celle-ci étant limitée en durée, une vingtaine de secondes à bord de cet appareil, plusieurs manoeuvres doivent s'enchaîner afin de fournir le temps nécessaire à l'intervention.

    Sur la trentaine de paraboles prévues, seulement vingt-deux ont été nécessaires pour réaliser l'objectif, qui a été un succès.

    Le professeur Dominique Martin, chef de l'équipe chirurgicale, a déclaré que l'intervention avait été réalisée sans difficulté particulière. "On n'a pas cherché à faire un exploit technique mais à réaliser un test de faisabilité. On s'est mis en situation réelle pour opérer dans les conditions spatiales", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse après son retour au sol.

    Quant au patient, il ne s'est pas déclaré particulièrement impressionné, signalant simplement qu'il a décollé deux ou trois fois à quelques centimètres de la table d'opération au cours des périodes d'apesanteur, mais que les dizaines de répétitions auxquelles il avait été soumis ont facilité la tâche.

    Avant le vol, Philippe Sanchot avait reçu un anesthésiqueanesthésique local au CHU de Bordeaux, puis avait été transféré dans l'avion par ambulance. Décollant en position assise, il avait ensuite été installé sur la table d'opération en vol.

    Le Pr. Martin estime à présent que le matériel testé est parfaitement adéquat et pourrait être utilisé tel quel dans une station spatialestation spatiale, ajoutant qu'une opération en apesanteur ne devrait poser aucun problème, excepté peut-être en chirurgiechirurgie vasculaire.

    L'intervention choisie pour cette première se justifiait par le fait qu'elle pouvait être interrompue à n'importe quel moment en cas de problème, et qu'elle n'entraînait pas de saignement important car elle ne concernait que les tissus superficiels. La prochaine étape consistera à mettre au point un système de téléchirurgie en vue de rendre possible l'installation d'un bloc chirurgical automatisé dans une station spatiale ou un vaisseau éloigné de la Terre, où un robotrobot pourrait procéder à une opération, piloté depuis une base terrestre.

    Le Pr. Martin prépare actuellement la seconde phase de l'expérience, qui consistera, vraisemblablement l'année prochaine, à réaliser une opération au moyen d'un robot piloté depuis le sol via une liaison satellite.