Le passage de la sonde Rosetta au plus près de la Terre, le 4 mars 2005, marque une première dans l'histoire des survols de notre planète par des véhicules spatiaux de l'ESA. La Terre, agissant comme un tremplin gravitationnel sur la sonde, lui a donné une accélération essentielle pour poursuivre son voyage de dix ans et 7,1 milliards de kilomètres vers la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.

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    Avant Rosetta, jamais sonde de l'ESA n'avait survolé la Terre d'aussi près !

    Avant Rosetta, jamais sonde de l'ESA n'avait survolé la Terre d'aussi près !

    C'est à 22h09mn14sec GMT que RosettaRosetta, poursuivant sa course à la vitesse de 38 000 km/h, est passée au plus près de notre planète, survolant l'océan Pacifique, à l'ouest du Mexique, à 1954,74 km d'altitude.

    Au cours de la traversée du système Terre-Lune, les contrôleurs au sol ont pu tester le mode « survolsurvol d'astéroïdes » (AFMAFM) de la sonde en se servant de la Lune comme d'un astéroïde « factice », dans la perspective du survol de deux vrais astéroïdes : Steins en 2008 et Lutetia en 2010. Les essais du mode AFM ont démarré à 23h01 GMT et se sont poursuivis pendant neuf minutes durant lesquelles les deux caméras de navigation embarquées ont réussi à se « caler » sur la Lune pour permettre l'ajustement automatique de l'attitude de la sonde.

    Photo prise par la sonde Rosetta lors de son survol de la Terre le 4 Mars 2005 (crédit : ESA)<br /><a href="//www.futura-sciences.com/communiquer/g/showgallery.php/cat/554/page/" target="_blank">Voir toutes les images prises par la sonde</a>

    Photo prise par la sonde Rosetta lors de son survol de la Terre le 4 Mars 2005 (crédit : ESA)
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    Avant et après ce survol, les caméras ont également acquis une série d'images de la Lune et de la Terre. Ces données, téléchargées ce matin en vue de leur traitement au sol, ont été disponibles dès le 8 mars.

    D'autres instruments embarqués ont également été mis sous tension, notamment le spectromètre imageur dans l'ultravioletultraviolet ALICE, le spectromètre de cartographie dans le visible et l'infrarougeinfrarouge VIRTISVIRTIS et l'instrument hyperfréquence MIRO, qui permettront aux ingénieurs de réaliser des essais d'ordre général ainsi que des opérations d'étalonnage en prenant pour cibles la Terre et la Lune.

    Ce passage à proximité de la Terre a pour effet de propulser Rosetta en direction de Mars, dont le survol est prévu le 26 février 2007. La sonde se dirigera ensuite à nouveau vers la Terre pour quatre nouvelles manœuvres gravitationnelles (trois fois au niveau de la Terre et une fois au niveau de Mars), avant d'atteindre 67P/Churyumov-Gerasimenko en 2014. Arrivée à destination, la sonde se mettra en orbiteorbite autour de la comètecomète et larguera le module d'atterrissage Philae.

    Ces manœuvres de survol sont indispensables pour accélérer la sonde et lui imprimer à terme une vitesse égale à celle de la comète qu'elle doit rejoindre. Elles permettent de réaliser des économies d'ergolsergols, puisque l'accélération est obtenue en tirant parti de l'attraction gravitationnelle des planètes.

    Le survol intervient un an et deux jours après le lancement de la sonde. Il offre une première occasion, au cours de ce périple de plusieurs années, de procéder à des opérations d'étalonnage des instruments et de collecte de données.

    Dans trois mois, le 4 juillet, Rosetta sera bien placée pour réaliser des observations et recueillir des données à l'occasion du spectaculaire événement programmé pour la mission Deep ImpactDeep Impact de la NASANASA. Ce jour-là, en effet, la sonde américaine lancera un projectile de 380 kgkg en direction de la comète Tempel-1 ; ce projectile doit pénétrer dans le « sol » de la comète et transmettre des données sur sa structure interne. Certains instruments de Rosetta, parmi lesquels ALICE, devraient pouvoir apporter une contribution majeure à cette mission américaine.