Nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec les images collectées par la sonde New Horizons le 14 juillet 2015, lors de son survol de Pluton. De nouvelles images haute résolution sont arrivées et d'autres sont annoncées pour très bientôt. Elles devraient être bavardes quant à l'histoire géologique de ce monde glacé qui s'avère bien plus actif qu'imaginé.

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    La sonde News Horizons vogue actuellement à plus de cinq milliards de kilomètres de la Terre en direction de 2014 MU69, un des objets de la ceinture de Kuiper. Les contraintes de la physique et de la technologie - comme celles qu'imposent la théorie de la transmission de signaux et les méthodes de corrections d'erreurs - font que les images et les données enregistrées par la sonde de la Nasa ne peuvent nous être transmises qu'au compte-gouttes.

    Toujours enthousiaste, Alan Stern, un des principaux scientifiques en charge de la mission, en poste au Southwest Research Institute (SwRI), à Boulder (Colorado, États-Unis), s'émerveille devant les dernières images de Pluton à haute résolutionrésolution : « Elles nous fournissent une fenêtrefenêtre à haute résolution sur la géologie de Pluton à couper le souffle ! Aucune qualité comparable n'avait été disponible pour VénusVénus ou Mars avant des décennies après leurs premiers survolssurvols. Et pourtant, avec PlutonPluton, nous parcourons déjà ses cratères, ses montagnes et ses champs de glaces moins de cinq mois après son survol ! La science que nous pouvons faire avec ces images est tout simplement incroyable ».

    Au bord de la plaine Spoutnik se dressent les montagnes Al-Idrisi. Elles sont formées de blocs de glace d'eau dont certains sont hauts de plus d'un kilomètre et semblent avoir été bousculés. Des strates sont visibles, peut-être en relation avec les évènements ayant conduit aux mêmes structures dans certains grands cratères. Celles de la plaine Spoutnik, basées sur de la glace d'azote, sont peut-être dues à une sublimation provoquée par la lumière du Soleil. © Nasa, JHUAPL, SwRI

    Au bord de la plaine Spoutnik se dressent les montagnes Al-Idrisi. Elles sont formées de blocs de glace d'eau dont certains sont hauts de plus d'un kilomètre et semblent avoir été bousculés. Des strates sont visibles, peut-être en relation avec les évènements ayant conduit aux mêmes structures dans certains grands cratères. Celles de la plaine Spoutnik, basées sur de la glace d'azote, sont peut-être dues à une sublimation provoquée par la lumière du Soleil. © Nasa, JHUAPL, SwRI

    Une résolution cinq fois supérieure à celle des images de Triton

    Les planétologues voulant faire de la géologiegéologie comparée entre la Terre, Mars, Europe, TitanTitan et Pluton disposent désormais d'une bande de la surface de la planète de 80 kilomètres de large et 800 kilomètres de long avec une résolution par pixelpixel de 77 à 85 mètres. Elle montre la plaine SpoutnikSpoutnik (Sputnik Planum) et les montagnes de glace Al-Idrisi qui la bordent (nommées d'après un grand géographe et botanistebotaniste du XIIe siècle, dit l'Arabe de Nubie).

    Une image d'une région de Pluton faisant penser aux badlands sur Terre. La barre en haut à gauche donne l'échelle qui est d'environ 9,6 kilomètres (6 miles). La largeur de l'image est d'environ 80 kilomètres. © Nasa, JHUAPL, SwRI

    Une image d'une région de Pluton faisant penser aux badlands sur Terre. La barre en haut à gauche donne l'échelle qui est d'environ 9,6 kilomètres (6 miles). La largeur de l'image est d'environ 80 kilomètres. © Nasa, JHUAPL, SwRI

    Ces montagnes sont constituées de glace d'eau ; les glaciersglaciers qui les recouvrent et ceux de la plaine sont quant à eux faits d'azote. Ces nouvelles images ont une résolution six fois supérieure à celles ayant permis de constituer le carte globale de Pluton et sont cinq fois supérieure à celles de la cousine de Pluton, Triton (le plus gros satellite de NeptuneNeptune), qui avait été observée de près par la sonde Voyager 2Voyager 2, en 1989. On ne devrait pas disposer d'images d'une qualité supérieure avant des décennies ; il faudra attendre pour cela qu'une autre mission, peut-être propulsée par un moteur ionique performant, soit envoyée à destination de Pluton et Charon.