Il a fallu quelque 394 heures (réparties sur plusieurs années) aux équipes du programme PHAT du télescope spatial Hubble pour produire le panorama le plus détaillé jamais réalisé d’une partie de notre voisine, la galaxie d’Andromède. On y distingue des milliers d’étoiles de tout âge résolues individuellement et une multitude de jeunes grappes d’étoiles. Les chercheurs profitent de sa proximité pour étoffer leurs profils des galaxies spirales, très nombreuses dans l’univers.

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    À l'occasion des 225e rencontres de la Société astronomique qui se déroulent, en ce début 2015, à Seattle, l'Esa et la Nasa ont présenté un nouveau chef-d'œuvre de Hubble. Le télescope spatialtélescope spatial, qui soufflera cette année sa 25e bougie, livre en effet l'image mosaïque la plus détaillée et résolue jamais réalisée de la galaxie d’Andromède (Messier 31). Enfin d'une partie...

    Dans la version recadrée, on découvre un tronçon de 48.000 années-lumière de cette grande galaxie spirale. Sa définition atteint 69.536 x 22.230 pixelspixels (image zoomable à explorer méticuleusement). Très impressionnant, mais la version non cadrée s'étend, quant à elle, jusqu'à 61.000 années-lumière. Riche de 3,9 milliards de pixels, elle nécessiterait pas moins de 600 écrans HD pour l'afficher tout entière ! La réalisation de cette mosaïque cumule 394 heures (16 jours) de temps d'exposition réparties en 7.398 captures à travers 411 pointages individuels, entre juillet 2010 et octobre 2013. Un travail titanesque accompli dans le cadre du programme PHAT (Panchromatic Hubble Andromeda Treasury) qui vise principalement à étudier la structure et l'évolution de cette galaxie qui, avec la Voie lactée, domine le groupe local.

    Image composite de la galaxie d’Andromède (M31). Les deux versions (cadrée et non cadrée) de la mosaïque obtenues avec Hubble sont superposées au très beau portrait d’une grande partie de la galaxie spirale. Celui-ci conjugue les données acquises par le <em>Digitized Sky Survey</em> (DSS) et celles de l’astrophotographe Robert Gendler. © Nasa, Esa, J. Dalcanton, B. F. Williams, L.C. Johnson (<em>University of Washington</em>), <em>the PHAT team</em>, R. Gendler

    Image composite de la galaxie d’Andromède (M31). Les deux versions (cadrée et non cadrée) de la mosaïque obtenues avec Hubble sont superposées au très beau portrait d’une grande partie de la galaxie spirale. Celui-ci conjugue les données acquises par le Digitized Sky Survey (DSS) et celles de l’astrophotographe Robert Gendler. © Nasa, Esa, J. Dalcanton, B. F. Williams, L.C. Johnson (University of Washington), the PHAT team, R. Gendler

    Tapisserie d’étoiles

    D'innombrables étoiles peuvent être observées individuellement et caractérisées tout comme plusieurs amas d'étoiles situées aux abords de nébuleusesnébuleuses où elles ont éclos. Une belle occasion pour les astronomesastronomes d'étoffer leur compréhension de ce type de galaxies qui abritent la majorité des étoiles dans l'univers. Elles sont très répandues mais trop éloignées pour se livrer avec un tel luxe de détails.

    Située, comme son nom l'indique, en direction de la constellation d'Andromèdeconstellation d'Andromède, à 2,5 millions d'années-lumière de notre Système solaireSystème solaire, Messier 31 (M31) est un objet visible à l'œilœil nu par une nuit claire sans LuneLune ni pollution lumineusepollution lumineuse. On distingue une tache laiteuse oblongue qui n'est autre que sa partie centrale, le bulbe. Très grande, la galaxie dont la taille estimée à 140.000 années-lumière occupe dans la voûte céleste une surface équivalente à six fois celle de la pleine lunepleine lune. Inutile de beaucoup grossir pour l'observer en compagnie de ses deux galaxies satellites M32 et M110. Rappelons enfin que la galaxie d'Andromèdegalaxie d'Andromède et la nôtre ont entamé une valse qui les conduira à une rencontre inévitable dans environ quatre milliards d'années.