Le réseau de télescopes automatisés d'origine hongroise HATNet vient de découvrir une exoplanète tournant autour d'une composante binaire située à environ 450 années-lumière de nous. Et cette planète est déroutante à plus d'un titre.

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    Le système stellaire ADS16402 se compose d'une étoile double, chacune d'une magnitude de +9 (ADS16402a) et +9,6 (ADS16402b) séparées d'environ 1500 fois la distance Terre-Soleil. C'est en examinant les données enregistrées par l'instrument HAT-5, composé de quatre télescopes du F. L. Whipple Observatory (FLWO) en Arizona, et l'instrument HAT-8 formé par les deux télescopes SMA (Submillimeter Array) à Hawaii qu'une anomalieanomalie a été mise en évidence dans la lumièrelumière émise par cette étoile double, permettant de suspecter l'action d'un transittransit.

    La composante binaire ADS 16402 (Keck Observatory)

    La composante binaire ADS 16402 (Keck Observatory)

    Des analyses spectroscompiques effectuées ensuite au télescope Subaru du Japon (8,2 mètres) et au KeckKeck telescope de Mauna Kea (10 mètres) ont alors révélé une vitessevitesse radiale de la deuxième étoile, ADS16402b, démontrant la présence d'un compagnon. La mise en parallèle des données photométriques et spectrométriques permettait alors de conclure que celui-ci était bien une planète, et d'en affiner les caractéristiques physiquesphysiques et orbitalesorbitales.

    La phase de transit observée par les instruments HAT-5 et HAT-8 (HATNet)

    La phase de transit observée par les instruments HAT-5 et HAT-8 (HATNet)

    Baptisée HAT-P-1b, celle-ci se révèle d'un diamètre d'environ 1,38 fois celle de JupiterJupiter, ce qui la classe dans une honorable moyenne (des planètes de 12 et 13 diamètres joviensjoviens ayant déjà été découvertes), mais ce qui la caractérise essentiellement est sa faible densité qui, à l'instar de SaturneSaturne dans notre système solairesystème solaire, lui permettrait de flotter si elle trouvait un océan à sa mesure. Il s'agit de la deuxième exoplanèteexoplanète découverte à ce jour présentant une densité aussi faible, la première étant HD209458b, nommée Osiris, détectée en février 2004. HAT-P-1b parcourt en 4,5 jours une orbiteorbite éloignée de son étoile de seulement un vingtième de celle séparant la Terre du Soleil.

    Toutefois, les théoriciens ne disposent actuellement d'aucun modèle valable pour déterminer comment une géante gazeusegéante gazeuse peur grossir à ce point. Si Jupiter possède bien un noyau solidesolide, il semble que HD209458b et HAT-P-1b n'en possèdent pas. Suivant quel processus de telles "bulles de gazgaz" peuvent-elles enfler et se maintenir sous cette forme ? Une intense source de chaleurchaleur interne pourrait expliquer le phénomène, mais la cause n'en n'est actuellement pas connue.