Les poussières expédiées par la sonde japonaise Hayabusa sont bien des poussières de l’astéroïde Itokawa. Les analyses viennent de le démontrer.

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    Le collecteur A, avec la spatule (Special Spatula) qui a récupéré 1.500 grains de poussière quand un projectile lancé par Hayabusa, toute proche de l’astéroïde Itokawa, s’est écrasé sur le sol. © Jaxa

    Le collecteur A, avec la spatule (Special Spatula) qui a récupéré 1.500 grains de poussière quand un projectile lancé par Hayabusa, toute proche de l’astéroïde Itokawa, s’est écrasé sur le sol. © Jaxa

    « Sur la base d'observations au microscope électronique à balayagemicroscope électronique à balayage, [il apparaît que] les quelque 1.500 grains de poussières du compartiment A sont des particules rocheuses et que la plupart ont une origine extraterrestre, et [proviennent] certainement de l'astéroïde Itokawa. »

    Par un communiqué de presse ce mardi matin, l'agence spatiale japonaiseagence spatiale japonaise Jaxa met fin à des mois de suspens. L'héroïque sonde Hayabusa, qui a vécu une longue série de problèmes au cours de son périple de 5 milliards de kilomètres, étalé sur 7 ans, a effectivement réussi à collecter un peu de poussière sur le sol de l'astéroïde Itokawa.

    Il aura fallu cinq mois d'analyse pour parvenir à cette certitude. Le 13 juin 2010, avec deux années de retard sur le calendrier prévu pour cause de panne moteur, Hayabusa larguait dans l'atmosphèreatmosphère terrestre une capsule de 20 kilogrammes. Mais personne ne savait ce qu'elle contenait vraiment.

    Les échantillons récupérés sur la spatule du collecteur (voir la photographie au bas de l’article), vus au microscope optique (en haut) et électronique (en bas). À côté de particules métalliques provenant de l’instrument lui-même (<em>artifact</em>, artefact), les scientifiques y ont détecté notamment de l’olivine et du pyroxène, qui proviendraient bien de l’astéroïde Itokawa. © Jaxa

    Les échantillons récupérés sur la spatule du collecteur (voir la photographie au bas de l’article), vus au microscope optique (en haut) et électronique (en bas). À côté de particules métalliques provenant de l’instrument lui-même (artifact, artefact), les scientifiques y ont détecté notamment de l’olivine et du pyroxène, qui proviendraient bien de l’astéroïde Itokawa. © Jaxa

    Fin (heureuse) d'un suspens

    Au moment de la collecte, en novembre 2005, alors qu'HayabusaHayabusa volait à proximité de l'astéroïde, un projectile a été lancé tandis qu'une spatule portée par un bras tentait de récupérer un peu de la poussière d'Itokawa soulevée par le choc. Mais aucune donnée sur la manœuvre n'a pu être transmise vers la Terre, au point que nul ne savait si le projectile avait bien été lancé.

    La sonde japonaise, qui n'était qu'un démonstrateurdémonstrateur, aura donc réussi sa mission malgré tous les ennuis rencontrés. La Jaxa peut s'en féliciter et les scientifiques vont maintenant étudier de très près ces minuscules grains de poussière d'environ 10 micromètresmicromètres de diamètre. Avec la poussière de la comète Wild 2 rapportée par la sonde Stardust, cette matière extraterrestre est le seul échantillon revenu de l'espace depuis les missions lunaires soviétiques et américaines.