Les premiers services du système européen de positionnement par satellite Galileo, censés concurrencer le GPS américain, seront reportés d'au moins un an. En cause, le retard dans la construction des satellites par OHB, la petite société allemande qui a remporté, à la surprise générale, les contrats de construction de 22 satellites de la constellation.

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    La société allemande OHB, qui avait été choisie par la Commission européenne pour construire 22 satellites de la constellation Galileo, a pris un an de retard sur le calendrier. Un coup dur pour cette constellation européenne de positionnement par satellite, dont les premiers services avec une qualité réduite ne sont plus attendus avant 2015.

    Lors du Salon du Bourget en juin 2013, Paul Flament, le responsable du programme Galileo à la Commission européenne, nous expliquait que 14 satellites devaient être en orbite en octobre 2014, 18 en décembre de la même année, et que la constellation aurait dû compter 26 satellites Galileosatellites Galileo opérationnels fin 2015 (4 étant réalisés par Astrium et Thales Alenia Space). Mais en raison des retards annoncés par OHB dans la constructionconstruction et la livraison des satellites, une mise en service partielle n'est guère possible avant 2015 avec seulement une dizaine de satellites en service. Seuls 6 satellites seront livrés en 2014, et 16 autres suivraient d'ici à la fin 2016, au rythme d'un toutes les six semaines.

    Lorsqu'elle sera opérationnelle, la constellation Galileo offrira des services sans commune mesure avec le GPS américain. Galileo proposera plusieurs niveaux de service à l'accès ouvert, ou plus ou moins restreint. Pour cela, les satellites émettront chacun dix signaux différents : six sont prévus pour des applications civiles, deux pour des applications commerciales et deux pour des services étatiques.

    Lorsqu'elle sera opérationnelle, la constellation Galileo offrira des services sans commune mesure avec le GPS américain. Galileo proposera plusieurs niveaux de service à l'accès ouvert, ou plus ou moins restreint. Pour cela, les satellites émettront chacun dix signaux différents : six sont prévus pour des applications civiles, deux pour des applications commerciales et deux pour des services étatiques. © OHB

    En février 2013, il était prévu, d'ici à la fin de l'année, le lancement de quatre satellites par deux lanceurs russes Soyouz depuis la Guyane, puis de dix autres en 2014 à l'aide de trois SoyouzSoyouz et d'une Ariane 5Ariane 5. Les huit derniers satellites devant être lancés en 2015 par deux Ariane 5.

    Thales Alenia Space à la rescousse

    En janvier 2010, la Commission européenne écarte Astrium et Thales Alenia Space et choisit OHB pour la construction de 14 satellites. Deux ans plus tard, elle lui renouvelle sa confiance en lui octroyant le contrat des huit derniers satellites. Lorsque OHB est sélectionnée, tous les voyants sont au vert. La société, certes de petite taille, engrange les succès techniques et commerciaux. N'a-t-elle pas remporté d'autres contrats significatifs comme ceux des satellites de météorologie de troisième génération (en partenariat avec Thales Alenia Space) ou encore le contrat SAR-Lupe de cinq satellites d'observation militaire auprès de l'armée allemande ? Ce qui avait étonné à l'époque, c'est que sa proposition était inférieure de 100 millions d'euros à celle d'Astrium. Et que dire de l'évincement de Thales Alenia Space, le leader européen des constellations de satellites, avec 110 satellites en développement (12 O3b, 81 Iridium Next et 24 Globalstar de seconde génération).

    Pour sortir de ce mauvais pas, OHB a été contraint de faire appel à Thales Alenia Space, son partenaire dans le programme de Météosat de troisième génération. Interrogé, le porteporte-parole de Thales Alenia Space a confirmé l'envoi de 20 experts dans l'intégration des constellations de satellites. Aujourd'hui, les seuls satellites en activités sont ceux de la phase dite de développement et de validation en orbite (IOV, In-Orbit Validation), réalisés sous la maîtrise d'œuvre d'Astrium. Ils permettent de valider le segment spatial de base de Galileo et le segment sol associé, qui doit s'assurer du bon fonctionnement du système (ce qu'ils ont fait en juin de cette année). Ils ont été lancés par paires depuis le centre spatial guyanais de Kourou en octobre 2011 lors du premier tir d'un lanceur Soyouz, et en octobre 2012.