Le 10 février, une épave de satellite russe a percuté un satellite de communications opérationnel. Le choc a répandu un grand nombre de débris dans l’espace circumterrestre.

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    Lottie Williams et le débris de satellite qui l'a atteinte. Crédit Nasa

    Lottie Williams et le débris de satellite qui l'a atteinte. Crédit Nasa

    La société américaine Iridium Satellite LLCLLC opère actuellement une constellation de 66 satellites dévolus aux communications directes au moyen de téléphones portables dédiés, au service du particulier comme des militaires. Lancé le 14 septembre 1997, Iridium 33, parfaitement opérationnel, se trouvait sur une orbite pratiquement circulaire de 783,2 x 786,4 km inclinée à 86,4° (donc quasiment polaire) et décrite en 100,4 minutes. Se trouvait, car il a cessé d'exister le 10 février dernier à très exactement 10 h 56 TU lorsqu'il a croisé la trajectoire de CosmosCosmos 2251...

    Représentation des quelque 18.000 satellites et objets divers actuellement en orbite autour de la Terre. Crédit Esa

    Représentation des quelque 18.000 satellites et objets divers actuellement en orbite autour de la Terre. Crédit Esa

    Celui-ci, de conception russe, ne fonctionnait plus depuis une dizaine d'années et figurait donc sur la liste des épaves de l'espace. Lancé le 16 juin 1993, il faisait partie de la famille Strela-2 et avait assuré une partie des communications entre le QG de l'Armée russe et les forces militaires sur le terrain depuis une orbite de 783,6 x 806,6 km inclinée à 74°. L'incroyable s'est produit lorsque, il y a deux jours, les deux objets, dont la masse est relativement similaire (environ une tonne) se sont trouvés en trajectoire de collision et se sont heurtés.

    Choc violent !

    Le choc s'est montré particulièrement violent à une vitesse relative avoisinant la dizaine de kilomètres par seconde. Les réseaux du Norad américain ont jusqu'à présent détecté environ 600 débris, un nombre toujours en augmentation.

    Selon Nicholas Johnson, dirigeant le centre de surveillance des débris orbitaux au centre Johnson de la NasaNasa, la collision s'est produite au-dessus du nord de la Sibérie à une altitude de 790 kilomètres. La Station Spatiale InternationaleStation Spatiale Internationale ne semble pas menacée, mais il n'a encore pu être déterminé si un risque existe pour d'autres satellites civils ou militaires. « Il nous faudra encore environ deux jours pour dresser une carte de la répartition des débris, mais je pense que la majorité d'entre eux suivent des trajectoires similaires aux orbites initiales des satellites détruits », affirme Nicholas Johnson.

    Collision entre le satellite français Cerise et un débris spatial en 1992. Crédit CNRS

    Collision entre le satellite français Cerise et un débris spatial en 1992. Crédit CNRS

    Selon Iridium Satellite, la perte de ce satellite n'aura qu'une incidenceincidence mineure sur l'exploitation du réseau de télécommunications. 95 satellites Iridium ont été lancés à ce jour (avec quelques échecs) et plusieurs exemplaires de réserve se trouvent déjà en orbite, prêts à pallier un incident de ce genre, ou une simple panne.

    Des collisions exceptionnelles

    Bien qu'extrêmement rares, de telles collisions se sont déjà produites par le passé. La première d'entre elles mit hors service le petit satellite militaire français CeriseCerise, en 1992, dont l'antenne fut sectionnée par un débris spatial. D'autres satellites (trois identifiés à ce jour) ont été détruits de cette façon en orbite.

    Sur un autre registre, l'Américaine Lottie Williams est la seule personne (connue) au monde à avoir été atteinte et blessée par la chute d'un débris spatial, le 22 janvier 1997 alors que, souffrant d'insomnieinsomnie, elle se promenait dans un jardin public en Oklahoma.